Les Français se radicalisent

_______________________________

On n’aura jamais autant parlé de radicalisation. Vos journaux en débordent.
Ce terme se conjugue le plus souvent avec le mot islam. Force est de constater qu’en votant massivement pour l’extrême droite, un grand nombre de Français se sont aussi radicalisés. Pour exprimer leur ras le bol de la gauche et de la droite, ils n’ont pas hésité à choisir l’extrême, l’extrême droite.

Ce sont sans doute les mêmes qui revendiquaient il y a peu dans la presse la défense de nos valeurs, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, qui ont voté dimanche pour un parti qui rejette l’égalité et la fraternité et incarne le repli sur soi et le refus de la communauté européenne. Et à ceux-là, il faut ajouter la masse de Français qui ont dit non à la politique et à la démocratie en décidant de ne pas aller voter, juqu’à 70% à Saint-Denis.

Essayer de comprendre. De comprendre la frustration et le découragement d’une large part de la population touchée par l’austérité qui ne s’applique qu’au moins nantis. Si c’est évidemment un vote sanction contre la gauche et la droite qui se sont succédés au pouvoir, ce n’est pas nécessairement une adhésion au programme du Front National. Encore heureux.

Une radicalisation qui s’exprime aussi brutalement ne demande-t-elle pas une réponse démocratique forte avant que les plus révoltés ne passent à l’acte, comme on le voit avec les jeunes délinquants désabusés que Daesh arrive à motiver et à mobiliser ?

5 réflexions sur « Les Français se radicalisent »

  1. Albano

    Pourquoi les média fustigent-ils toujours l’extrême droite et jamais l’extrême gauche ?
    Pourtant les deux se valent ,mais la presse, en général,n’est peut-être pas très…au centre !

    Répondre
  2. François Carton

    La question de Théo est très pertinente : pourquoi diable voter FN plutôt que pour un parti de gauche, par définition plus sensible aux petites gens ?
    Une partie de la réponse pourrait être dans la constatation souvent reprise dans les médias : « Quand Marine parle, je la comprends! ». Le propre des partis populistes est de parler SIMPLE et CONCRET. Et donc on adhère.
    D’autant plus facilement que les réponses des partis traditionnels (et des journalistes) sont trop souvent « théoriques ». Du genre « Je crois dans le bon sens des Français » ou « Nous devons prendre en compte la frustration populaire » etc. Considérations généralistes qui indifférent largement l’électeur du FN.
    Il vaut mieux, me semble-t-il, faire confiance au bon sens des gens et démonter les « y a qu’à » populistes sur un mode plus concret : vous voulez quitter l’Europe pour obtenir tel avantage ? OK mais êtes-vous prêt à payer tel prix ? Vous pensez que l’immigré mange votre pain ? Pas que, il rapporte tant de milliards à la sécu et si l’Etat doit s’en passer alors, il devra augmenter votre impôt ou vous supprimer un service dont vous jouissez !
    Ca c’est audible.
    Diogène

    Répondre
    1. Arthur – Bruxelle
      Arthur

      @Antoine: 40% de votants ne représenteraient pas 40% des Français. C’est pourtant élémentaire, mais ça ne fait semble-t-il pas de mal de le rappeler…

      Ensuite le FN a récolté 28% des suffrages à ces élections régionales (c’est bien mais pas top…) D’où sortez-vous vos 40%?

      Enfin, et pour votre gouverne ces 28% de votants (soient environ 6 millions d’électeurs) représentent moins de 10% des Français, dont une grande part pourrait dès lors effectivement et mathématiquement très bien être pauvres et/ou frustrés.

      Répondre
  3. THEO LINDER

    Cher Yvan,
    L’état de la France m’attriste et m’inquiète.
    Toutefois, même si c’est tentant, ne confondons pas extrémisme et radicalisation.
    On parle de radicalisation lorsqu’un individu prend lui-même les armes pour imposer son idéologie par la violence et la force. Ce qui n’est pas le cas de l’électeur du Front National qui, quant à lui, donne pouvoir à ce parti pour mettre en oeuvre son idéologie extrême.
    Bien entendu les frontières sont poreuses mais quelle que soit l’idéologie concernée (religieuse, politique, nationaliste etc.), l’histoire montre que les attentats ont, jusqu’à présent, souvent été commis par de jeunes hommes qui n’étaient pas tous paumés. Certains étaient universitaires ou pères de famille.
    Mais au-delà de cette nuance importante à mes yeux, une question se pose : pourquoi en France, le ressentiment que tu observes à raison (« la frustration et le découragement d’une large part de la population touchée par l’austérité qui ne s’applique qu’aux moins nantis ») favorise-t-il le Front National et pas le Front de gauche ?
    Merci pour ton blog que je lis toujours avec plaisir et intérêt !
    Théo

    Répondre

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.