Archives de catégorie : Travail

Une transition positive.

A quoi ressemblera la Belgique en 2050 ? A cette échéance, l’Europe devrait avoir atteint la neutralité carbone. Un objectif qui implique de modifier la manière de produire et de consommer, et qui va impacter le marché du travail. Des métiers vont disparaître, d’autres vont émerger. Quel sera l’impact sur le marché du travail, sur l’offre de formation ?

Selon une étude de Climact et Idea Consult, trois scénarios peuvent être retenus: celui d’un changement majeur des comportements (moins de recours à la voiture au profit des transports publics et alternatifs), un changement technologique (solutions techniques pour réduire l’impact humain sur les émissions carbone) et un mélange de ces deux options. Dans tous les cas de figure, l’impact sur l’économie, la fiscalité, l’emploi, la formation est bien réel mais positif.

45 % du marché du travail et 58 % de la valeur ajoutée créée en Belgique seront impactés par cette évolution. Particulièrement dans sept sous-secteurs différents : le transport, la santé, l’agriculture et l’alimentation, la construction, l’économie circulaire, la recherche et développement, l’enseignement, qui devra être renforcé et sensibilisé aux enjeux du climat et du développement durable. Tout cela est détaillé ICI.

10 milliards sans austérité.

Selon une analyse récente d’Eric Dor – directeur des études économiques – 10,8 milliards d’euros seraient à portée de main, sans devoir pratiquer une politique d’austérité. La solution: mettre plus de citoyens au travail. Plus le taux d’emploi est élevé, plus les recettes fiscales sont importantes. Les Régions et Communautés en bénéficient, puisqu’elles dépendent partiellement des impôts collectés sur leur territoire,

Dans la tranche des 25-54 ans, Bruxelles se trouve en queue de peloton avec 78,3% de taux d’emploi pour 89,8% en Flandre et 80,50 en Wallonie. Avec une moyenne de 75,8%, la Belgique affiche le cinquième chiffre le plus bas de l’UE. Seuls la Grèce, l’Espagne, la Roumanie et l’Italie font moins bien. Bruxelles a donc à mettre en œuvre une politique de mise à l’emploi efficace. Il y a trois défis à relever. Ils sont ICI.

Eric Dor est catégorique : “Aussi longtemps que le taux d’emploi en Wallonie et à Bruxelles est inférieur aux taux d’emploi de la Flandre, il est illusoire d’espérer que leurs habitants puissent se payer les mêmes services publics et d’enseignement que ceux de la Flandre.” Voilà qui sonne comme un avertissement. L’apprentissage des langues et la poursuite de la scolarité seront essentiels, ainsi que la régularisation du travail en noir.

Des solutions pour notre mobilité.

Un lecteur assidu m’alerte. Deux professeurs d’économie constatent que nous utilisons davantage le vélo, mais que les embouteillages ne diminuent pas et que les dépenses de mobilité ne cessent de croître. Pas vraiment une bonne nouvelle pour un lundi. Sauf que, les professeurs Bruno De Borger et Stef Proost ne se contentent pas de pointer des problèmes, ils viennent aussi avec des solutions réalistes et à portée de main.

Les embouteillages: une perte de temps pour les automobilistes et les routiers mais aussi un impact sur le marché du travail. Les travailleurs redoutent d’emprunter le ring autour de Bruxelles ou d’Anvers. Pendant ce temps l’État continue de subventionner les voitures de société, l’utilisation des voitures électriques n’est pas taxée et nos transports publics sont excessivement subventionnés.

Une réforme s’impose: réduire systématiquement les subventions pour les voitures de société, n’accorder les subventions pour les transports publics qu’à ceux qui en ont vraiment besoin, introduire des péages kilométriques et des tarifs de pointe pour le transport routier. Cela profitera à notre budget et à notre mobilité. Ils s’en expliquent dans De Standaard, traduit pour vous ICI.

Un parc à thème urbain.

Pour un certain nombre d’habitants du centre historique, la ville est en train de devenir un parc à thème, régi par Philippe Close (PS) dans le rôle du GO (Gentil Organisateur) d’un Club Med urbain. Les « événements » se succèdent sans arrêt à De Brouckère, à la Bourse, à la Monnaie, … avec toujours un nombre de décibels et d’ultra basses non contrôlés, qui envahissent les logements des habitants, de jour comme de nuit.

Après les Plaisirs d’Hiver, ce sont les Plaisirs d’Été, en passant par le Belgian Beer WE, le Teadance de l’ULB, le Brussels Jazz WE, le Dance Festival, … soit pas moins de 3.000 événements par an, organisés par la Ville via le Brussels Major Events (BME), le privé ou des associations subsidiées. Tout cela sans compter la multiplication des bars et des « rooftops » avec DJ, jusque tard dans la nuit, malgré les promesses non tenues d’équilibre et de « tranquillité publique »..

Philippe Close veut une ville qui ne dort jamais et qui attire des masses de touristes. Ils font vivre bars et hôtels, qui procurent nombre emplois peu qualifiés. Les commerces de qualité fuient, remplacés par les gaufres, la bière, les souvenirs et la malbouffe généralisée. Les Bruxellois aiment la fête, mais l’équilibre annoncé est largement rompu. Il n’y a pas que des pisse-vinaigre pour le dénoncer. Nombre de messages témoignent d’une pollution sonore insupportable, encouragée ou tolérée par la Ville, au détriment de ses habitants.

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Quitter Bruxelles.

Dans De Standaard, les lecteurs ont pu lire ce conseil de la police bruxelloise: Vous feriez mieux de quitter Bruxelles. Frédéric Piccavet est le coordinateur de la Coupole scolaire flamande. Il a choisi de vivre à Bruxelles et publie cette Opinion, traduite ICI pour vous. Il estime que les gens ne se sentent plus en sécurité dans leur propre rue, tandis que des dealers de drogue déversent une musique afro-beat assourdissante sous sa fenêtre du boulevard Anspach, à neuf heures du matin.

Une rixe a éclaté entre deux groupes. Personne n’est intervenu. Lorsque Frédéric a appelé la police, aucune mesure énergique n’a été prise, aucune assurance n’a été donnée. Seulement cette phrase significative : « Vous feriez mieux de quitter Bruxelles.» Nombre de policiers ne vivent pas à Bruxelles. Ne connaissent pas la ville et ne l’aiment pas. Pas étonnant que la population ne puisse pas compter sur eux et finisse par ne plus leur faire confiance, ni à ceux qui les commandent.

Il en va ainsi pour les incivilités, pour les nuisances sonores, pour les troubles de voisinage. Frédéric veut que quelqu’un prenne ses responsabilités. Que la sécurité soit à nouveau considérée comme un droit fondamental. Bruxelles ne peut pas continuer à attendre. Ceux qui veulent construire leur avenir dans cette ville méritent une vision et une action politique claire. Pas le message qu’il vaut mieux partir.  Image contrastée de notre ville, avec un sentiment grandissant d’impunité qu’on ne peut plus cacher.