Archives de catégorie : Logement

Droits d’enregistrement à nuancer.

Suite au billet consacré à l’exode fiscal, une lectrice attentive met en doute les chiffres peu nuancés du journaliste Amid Faljaoui dans Trends Tendances. Magali Verdonck sait de quoi elle parle, elle est docteure en économie, chercheuse et coordinatrice scientifique au Département d’économie appliquée de l’ULB. Elle est spécialisée en fédéralisme fiscal. Elle nous apporte les précisions nécessaires pour comprendre la situation à Bruxelles et éviter tout populisme.

« A Bruxelles, les droits d’enregistrement pour les ménages de classe moyenne ne sont jamais de 12,5 %. Sur un appartement de 200 000 €, ils paieront… 0 %. Sur un appartement de 250 000 € : 2,5 %. Sur un bien de 300 000 € : 4,16 % et de 6,25 % sur un bien de 400 000 €, etc. En effet, les premiers 200 000 € sont exemptés de droits d’enregistrement pour les acheteurs ne disposant pas d’un autre bien immobilier en pleine propriété. Ces 12,5 % ne valent que pour les multipropriétaires ou pour les biens de plus de 600 000 €.

« Parler à tort de 12,5 % de droits à Bruxelles est dangereux, parce que les Bruxellois y croient et cela excite les libéraux, qui rêvent de se rendre populaires en suivant la Wallonie. S’ils passaient à l’action, la Région se retrouverait avec beaucoup moins de recettes fiscales et des prix qui augmentent, au point que l’opération n’a aucun impact sur le public visé. Du beau gâchis donc ». Plus ICI à propos de la situation en Wallonie.

 

Exode fiscal.

Les ventes de biens immobiliers à Bruxelles ont chuté de 10 % depuis janvier. Pendant ce temps en Wallonie, c’est l’euphorie: +12 % de ventes sur les quatre premiers mois de 2025. Et plus de la moitié des acheteurs en Brabant wallon viennent… de Bruxelles, non sans raisons.

Si l’on compare les droits d’enregistrement, en Wallonie ils sont de 3 % et en Flandre de 2 %. A Bruxelles… ils sont toujours à 12,5 %. Les acheteurs fuient la fiscalité de la capitale pour s’offrir un bout de verdure et surtout 9,5 % de taxes en moins. Sans gouvernement, Bruxelles ne peut rien changer à la situation. De plus, les droits d’enregistrement constituent une ressource importante pour la Région, qui a un déficit à combler.

Si la Wallonie continue à attirer une importante classe moyenne bruxelloise, elle commence cependant à… surchauffer. « Le prix moyen d’une maison y a bondi de 17,8 % au premier trimestre. On est passé de 240.000 à 281.000 euros en moyenne, en quelques mois. La fiscalité allégée aurait donc été absorbée, voire dépassée, par la hausse des prix. Résultat : on paye moins d’impôts, mais beaucoup plus pour le bien lui-même. Et au final, le chèque est plus salé qu’avant. » Amid Faljaoui dans un article de Trends Tendances

 

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Les syndics ont mauvaise réputation.

A Bruxelles, très nombreux sont les biens immobiliers en copropriété, petties ou grandes. Il existe trois types de syndic pour en assurer l’avenir et la gestion. Le syndic professionnel représenté le plus souvent par un cabinet immobilier, le syndic non-professionnel (ou bénévole) choisi parmi les copropriétaires et le syndic coopératif. Le rôle et les responsabilités du syndic sont fort bien définis dans cet article de synthèse.

C’est le Brussels Times qui émet une opinion – traduite ICI  pour vous – à propos de la réputation, souvent mauvaise des syndics. Cette mauvaise réputation est-elle justifiée ? Quelle est la part de responsabilité des copropriétaires  et  celle des syndics ? Un bon syndic est proactif sur les travaux, il calcule des simulations financières, fait des propositions sur les plans d’investissement et a même une vision pour l’immeuble. La plupart ne le font pas, car ce n’est pas rémunéré par les propriétaires

Toutefois, les immeubles qui posent problèmes sont souvent ceux où les propriétaires ne s’impliquent pas assez. Un syndic a besoin d’être boosté, les propriétaires doivent avoir un œil critique.Lorsque le syndic est laissé à lui-même, la gestion de l’immeuble devient « paresseuse ». En revanche, lorsque les propriétaires ne respectent pas le syndic et deviennent agressifs, l’immeuble est souvent méprisé par le syndic.

 

 

 

De locataire à propriétaire.

La crise du logement ne sévit pas qu’à Bruxelles. Des bidonvilles prospèrent dans les townships pauvres d’Afrique du Sud. Si à Bruxelles, des asbl comme Diogène ou CLTB proposent des solutions, en Afrique des initiatives privées tentent d’y répondre, par la construction de micro-immeubles dans les jardins et arrière-cours de petits propriétaires. CityLab raconte comment une start-up a déjà commencé à y construire des studios d’environ 20 m2.

La société s’occupe de la construction, de la location et de l’entretien. Elle loue les unités pour une moyenne de 4 000 rands (215 $) par mois. Les logements seraient trop exigus ici, mais là-bas, la vie se déroule essentiellement à l’extérieur, grâce au climat. La start-up s’avère rentable, bien qu’elle retourne 15 % des revenus locatifs aux propriétaires des terrains. Au bout de dix ans, ils deviennent aussi propriétaires à part entière des appartements.

Ces logements sont structurellement sains, abordables, avec des titres de propriété clairs et des raccordements légaux aux services publics, contrairement aux logements informels construits sans permis. Les familles se constituent ainsi un patrimoine générationnel et améliorent leurs conditions de vie. Apparemment un win-win intéressant, qui devrait plaire à l’Arizona, mais qui reste encore à démontrer dans la durée.

 

« L’extrême gauche » au pouvoir ?

L’absence de gouvernement, n’a pas empêché récemment les partis de gauche de se mettre d’accord pour constituer une majorité alternative. Elle a réussi à faire adopter une ordonnance concernant les loyers abusifs, applicable dès le 1er mai. DaarDaar a traduit l’opinion du journaliste indépendant Christophe Degreef, qui se demande pourquoi ces partis ne formeraient pas un gouvernement de gauche de plein exercice ?

«Ahmed Laaouej, prenez vos responsabilités et formez un gouvernement d’extrême gauche!» affirme-t-il dans les colonnes du journal flamingant Doorbraak. Le PS d’Ahmed Laaouej, avec son pendant Vooruit, le PTB, la famille verte et le parti d’inspiration religieuse Team Fouad Ahidar disposeraient ainsi d’une majorité confortable au parlement.

La présence des communistes du PTB ne devrait pas poser de problème au PS, puisqu’il partage déjà le pouvoir avec eux à Molenbeek. Quant au nom de cette coalition, d’après Christophe Degreef, il serait tout trouvé : Le Front populaire bruxellois.