Une ville sans addictions. Un rêve, mais il n’est qu’illusoire, alors que l’addiction à la bière, au vin et aux spiritueux, dépasse de loin celle liée à l’usage du cannabis et de la cocaïne. Interdire ces substances ne peut que conduire à un marché noir, à des produits frelatés et à la consolidation de mafias. Chez nous la vente et la consommation est légale, contrairement au cannabis et à la cocaïne, malgré les accidents et les frais de santé que l’alcool occasionne.

Une trentaine de pays ont décidé de légaliser, de décriminaliser ou de tolérer l’usage du cannabis, notamment l’Espagne, le Portugal et plus près de chez nous, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Allemagne. Résultats enregistrés: on n’y a pas constaté une hausse très importante de la consommation. Par contre, le contrôle de la qualité revient à l’État, qui perçoit des taxes et accises qu’il consacre à la prévention et aux soins. Cet article en dit plus et soulève même la question de la décriminalisation de la cocaïne.

En Belgique, des propositions de loi ont vu le jour à propos du cannabis, mais n’ont jamais été votées. Avec les bandes rivales qui se disputent Bruxelles, la décriminalisation du cannabis pourrait conduire à la liquidation d’un marché noir. Elle permettrait surtout à la police de se concentrer sur le marché des drogues dures et libèrerait des places dans nos prisons. La prohibition n’a jamais résolu les problèmes d’usage abusif de drogues, comme on l’a vu aux USA en 1920, avec le développement de la corruption et de la criminalité organisée.