En voilà un beau terme: consentir à l’impôt ! Ben oui, payer ses impôts ou ses cotisations sociales est un acte citoyen. Ces contributions doivent permettre à la Région et à l’Etat de garantir des services publics de qualité à tous ses citoyens, tel l’éducation, les soins médicaux, les voiries, les transports en commun, la sécurité, la justice, …
Non, payer moins d’impôts n’implique pas nécessairement plus de bonheur. Ce serait même l’inverse: on constate que les citoyens des pays où le taux de prélèvements obligatoires est relativement plus élevé se déclarent plus satisfaits dans la vie. Plutôt que d’exiger une baisse des impôts, les vraies question ne seraient-elles pas plutôt: l’impôt est-il juste ? la fortune est-elle taxée ? qu’est-ce qui est produit en contrepartie de ce qui est prélevé ? est-ce judicieux ? suffisamment contrôlé par une presse indépendante et des contre-pouvoirs ?
En matière de justice sociale, on constate par exemple, que les zones de basses émissions, les travaux d’isolation ou les taxes énergétiques pèsent plus lourdement sur les ménages modestes et provoquent un sentiment d’injustice, qui persistera tant qu’on ne concevra pas un outil qui permet de redistribuer le produit des taxes en question à ceux qu’elles affectent le plus. C’est aussi de cela qu’il s’agit dans cet article du magazine français Transitions Energies.

À l’attention des personnes souhaitant pousser plus loin la réflexion, je transmets ici une récente webconférence du mouvement Colibris [France].
Avec Bernard Friot, sociologue et économiste (Réseau Salariat, en faveur du « salaire à vie » – à distinguer fondamentalement du « revenu de base universel »); Céline Vercelloni, ATD Quart-Monde; Lisa Daoud, Fréquence Commune.
» (R)évolutions locales : reprenons le pouvoir, citoyen·nes ! »
https://colibris-lemouvement.org/mooc-revolutions-locales/?WebconferenceLancement&utm_source=brevo&utm_campaign=Lettre%20des%20Colibris%20-%20avril%202024&utm_medium=email
Je suis infiniment d’accord avec vous… Si je paie mes impôts sans sourciller, si je n’emploie pas de travailleur.euse.s au noir, si je paie mes « sanctions administratives » d’un coeur tranquille, ce n’est pas par peur ou par souci de montrer ma vertu, c’est uniquement parce que je suis convaincue qu’il s’agit d’une solidarité nécessaire pour équiper correctement les infrastructures communes de notre pays.
Par contre, je ne pense pas qu’actuellement l’impôt soit « juste »: pourquoi taxer assez lourdement les revenus du travail et tellement moins les revenus du capital? S’agit-il juste de flagornerie pour « garder les riches chez nous »? Il y a dans ce système différencié un traitement PHILOSOPHIQUE des sources de revenu qui m’interpelle, comme si les revenus de l’une étaient un luxe (le revenu du travail!) et l’autre une nécessité (le revenu du capital!). A mon sens il y a là comme une perversion éthique …