Archives de catégorie : Economie

Une eau trop bon marché ?

On en parle peu, mais pourquoi Vivaqua – l’intercommunale bruxelloise de distribution d’eau et de gestion des égouts – traîne une dette importante depuis plusieurs années ? Il s’agirait d’une dette de plus d’un milliard. Elle s’explique à la fois par des choix historiques, structurels et politiques. Le prix de l’eau à Bruxelles a longtemps été maintenu artificiellement bas pour des raisons sociales. Les investissements lourds ont donc été financés par l’endettement, et non par des recettes propres suffisantes.

Vivaqua ne fait pas qu’acheminer l’eau potable elle est aussi en charge de l’entretien et du renouvellement des égouts à Bruxelles. Le réseau est ancien et en mauvais état. Sa rénovation coûte énormément, bien plus que ce que rapportent les factures d’eau. La Région a délégué à Vivaqua des missions coûteuses (notamment la gestion des égouts) sans les compenser financièrement à hauteur réelle. D’où son endettement.

Le service de la dette (remboursement et intérêts) absorbe une part énorme du budget, ce qui limite encore la capacité d’investissement sans emprunter davantage. Les pouvoirs publics ont souvent préféré reporter les rénovations pour éviter des hausses tarifaires. Résultat: des travaux urgents et massifs à financer aujourd’hui, avec un endettement déjà lourd. Les négociateurs du projet de budget 2026 en cours, ne pourront faire l’impasse sur cette situation, qui finira par peser lourdement sur le futur de Bruxelles.

 

Une lueur d’espoir.

Après deux semaines de discussions avec les principaux partenaires, le « facilitateur » des Engagés a tenté de faire bouger les lignes d’une négociation politique bloquée depuis quinze mois. Yvan Verougstraete devrait livrer ce lundi les conclusions de son tour de piste, déjà soutenu par Groen, Vooruit et le CD&V.

Dans sa note, il est notamment question d’un retour à l’équilibre financier dans sept ans pour la Région bruxelloise. Pour L’Écho, il semble cependant difficile d’imaginer la confection d’un vrai budget en dehors d’un gouvernement de plein exercice. « Personne ne va lâcher ses totems et accepter de montrer ses cartes en dehors d’une vraie négociation ».

Toujours selon L’Écho, il aurait mis sur la table une série de pistes de recettes, de dépenses et d’économies potentielles. En vrac, il y serait question d’une vignette automobile, de l’impôt des personnes physiques (IPP), des tarifs de la STIB, du prix de l’eau, d’une meilleure perception des recettes fiscales, de diminuer les coûts dans les administrations, de revoir à la baisse les ambitions de Kanal ou de réduire la voilure de Mediapark...

En finir avec les embouteillages.

Après les tensions générées par le plan Good Move, l’agitation autour du coûteux Métro 3, le rétropédalage du PS pour les zones de basse émission (LEZ) et les embouteillages à n’en plus finir: la mobilité constitue un véritable problème à Bruxelles. 20% de trafic en moins feraient cependant disparaître les embouteillages. Un chercheur à l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du territoire de l’ULB proposait déjà une solution il y a plus d’un an.

Pour lui, cela renvoie à la question du manque d’alternatives à la voiture, dont le RER avec ses 20 ans de retard. Paradoxalement, la plupart des navetteurs ne viennent pas de très loin: Grimbergen, Vilvorde, Rhode-Saint-Genèse… C’est parce que l’essentiel des lignes de la STIB s’arrêtent aux limites de la Région bruxelloise. Faudrait les prolonger et les intégrer dans les tarifs. Sans doute bien moins cher que le Métro 3, qui ne provoquera probablement que peu de transferts de la voiture vers le métro.

Les habitants venant du nord de la Région de Bruxelles-Capitale pourraient avoir avantage à prendre le train à Diegem, près du ring, pour rejoindre les nombreuses gares sur le tracé du Métro 3. Il suffirait d’un parking de dissuasion à Diegem, d’un renfort de l’offre ferroviaire et d’une bonne publicité, pour y attirer nombre de navetteurs. Son interview en dit plus ICI.

Réarmer le pays ?

L’État envisage de vendre ses “bijoux de famille » ou de faire des économies dans le social et le culturel, pour pouvoir gonfler le budget de la Défense. Certains voudraient même le voir monter à 5% du PIB. C’est que 62% des Belges craignent qu’une troisième guerre mondiale éclate. Un quart des sondés disent même être « très effrayés » par une telle perspective. Environ 12% de la population dit avoir déjà constitué un kit de survie.

Faire des sacrifices pour réarmer le pays semble désormais aller de soi et susciter peu de contestation, même au sein des mouvements et partis pacifistes. C’est que l’invasion de l’Ukraine a révélé une Russie conquérante et une Amérique peu encline à continuer à soutenir l’Europe dans sa politique de défense. Comme Bruxelles est à la fois le siège de l’OTAN et la capitale des institutions européennes, elle pourrait être une cible de choix, en cas de conflit ouvert avec la Russie de Poutine. Cela fait l’affaire des marchands d’armes, entreprises belges y compris.

Tout cela vous le savez déjà, pourtant lorsque certains additionnent les moyens dont disposent déjà la France, le Royaume Uni, plus l’ensemble des pays d’Europe, vous constaterez ICI, que les moyens militaires européens conventionnels disponibles seraient bien plus importants et sophistiqués que ceux dont dispose la Russie. Il manquerait « simplement » un commandement centralisé. En cas d’une – peu probable – guerre nucléaire russe dévastatrice, nous sommes de toutes façons absolument dépendants des USA.

 

Etes-vous Nold ?

Nold, un néologisme anglicisant qui ne va pas plaire à tout le monde. C’est la contraction de never old (jamais vieux). Deux femmes cadres ont inventé le terme en 2022. Il désigne les personnes âgées de 45 ans à 65 ans, dont on parle peu et qui refusent d’être perçues comme “vieilles”. Ils et elles se trouvent “trop vieux pour être jeunes et trop jeunes pour être vieux”. Un sentiment d’entre-deux-âges qu’éprouverait pas moins de 79 % de cette catégorie de la population, selon une étude des instituts Toluna et Harris Interactive.

Une génération au cœur d’une évolution sociale, où l’espérance de vie et la bonne santé des quinquagénaires permettent de redéfinir la vieillesse. Ils ont encore 30 ans ou plus devant eux. C’est un groupe démographiquement significatif, avec plus de 3 millions de Belges concernés. Les Nolds jonglent entre parents vieillissants et enfants. Ils vivent une sorte de “jeunesse prolongée”, où l’âge biologique ne dicte plus la façon d’aborder la vie. Pour eux l’âge est une question d’état d’esprit.

Les Nolds sont une génération sans âge, mais pas sans moyens. Ils représentent une force économique majeure et une génération pivot qui soutient financièrement à la fois leurs enfants et leurs parents. Souvent en milieu ou fin de carrière, ils bénéficient de revenus stables et d’une capacité d’épargne supérieure aux plus jeunes générations. Pas étonnant que l’économie commence à lorgner sur cette génération, un « marché » au pouvoir d’achat élevé, comme souligné dans cet article de Trends Tendances.