Archives de catégorie : Culture

Ils rachètent le Nova.

Bonne nouvelle, le Cinéma Nova – qui a pris la succession du cinéma Arenberg en 1997 – échappe aux griffes des promoteurs immobiliers et va pouvoir pérenniser une programmation alternative et des festivals hors-marché, uniques en leur genre à Bruxelles.

En 21 semaines, la coopérative a réussi à décider quelques 3.000 Bruxellois de mettre la main au portefeuille pour acquérir une ou plusieurs parts, afin de trouver les 833.700 € nécessaires pour acquérir la salle pour 68 années. Cela sans aucune autre contrepartie que de pouvoir participer à son l’assemblée générale …

Il s’agit d’une emphytéose et non d’un achat. C’est toutefois la garantie de pouvoir y poursuivre une activité culturelle indépendante et surtout non commerciale jusqu’en 2092. Une brillante démonstration de la vitalité d’une ville qui veut rester maître de sa culture et de la diversité de ses orientations. Elle pourrait même donner des idées à d’autres initiatives …

2024 année charnière.

Cette année nous choisirons nos représentants pour l’Europe, pour la Belgique, pour notre Région et pour nos Communes. Hasards de calendrier, 2024 sera une année charnière, d’innombrables élections se dérouleront dans le monde, dont les USA. Selon l’ONG suédoise V-Dem, 72% de la population mondiale vit actuellement sous un régime autoritaire. Prix Nobel de la paix 2021 pour son travail de défense de la liberté d’expression et de la démocratie, Maria Ressa espère cependant qu’à la fin de l’année, la démocratie sera encore en vie.

Elle redoute les fake news et l’utilisation qui est faite des médias sociaux. Face aux mensonges, à la peur et à la haine qui s’y répandent, les faits relatés par les journalistes intègres apparaissent tout simplement ennuyeux. Elle ne voit d’issues que par l’éducation, par la réglementation transfrontalière, par l’investissement dans le journalisme d’investigation et par la lutte contre les réseaux en ligne qui propagent la haine et les mensonges.

La démocratie reste un exercice difficile, ce qui explique la tentation, pour certains, de confier leur sort à un leader fort.  C’est le clou qui dépasse qui recevra le coup de marteau, mais dit-elle: « S’il y a mille clous, le marteau ne peut pas suivre ». Si vous trouvez le temps de lire son interview, vous verrez que cette femme extraordinaire reste néanmoins optimiste et pense que la technologie peut aussi être une force bienveillante.

Enseigner envers et contre tout.

Le cinéaste belgo-marocain Jawad Rhali est de retour avec son nouveau film « Amal ».  Dans un lycée bruxellois, une enseignante encourage ses élèves à cultiver leur goût de la lecture, à s’exprimer, à se révéler même quand cela s’avère dangereux. Avec ses méthodes pédagogiques audacieuses et son enthousiasme débordant, elle va bouleverser leur vie. Peu à peu Amal va se sentir harcelée, menacée. La suite à l’écran.

Le film aborde des thématiques sociétales fortes: la radicalisation chez certains jeunes, le harcèlement scolaire, le racisme, la difficulté d’enseigner, les discriminations et violences subies par les personnes atypiques. Un film bouleversant. Certains sortent en colère contre les salafistes qui déforment l’islam et qui polluent nos enfants, d’autres regrettent la fin provocante du film, d’autres encore applaudissent la fin dramatique de l’enseignante.

Que faire ? Que dire ? Lorsque des jeunes femmes musulmanes voilées applaudissent cette fin tragique ? Comment affronter cette situation ? Comment accueillir ce nouveau vivre ensemble ?  Bernard Devos, ancien Délégué général aux droits de l’enfant donne ICI son point de vue. Le philosophe François De Smet (Défi) demande une même règle pour tout le pays en matière de signes convictionnels. Un article de La Libre  demande un certain courage politique pour assurer à la fois la sécurité juridique et une certaine forme de paix sociale .

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Les syndicats du futur.

Billet d’humeur.

Déjà ce vendredi 8 mars, les Bruxellois qui font le choix de se déplacer en transports en commun, se sont largement retrouvés à pied. Ce mardi 12 mars, rebelotte. Ils se retrouvent encore otages des syndicats. En retard ou absents au travail, à l’école, au rendez-vous médical, … pour une cause à laquelle ils sont parfaitement étrangers. Même chose avec les trains il y a peu.

Les syndicats n’ont-ils donc pas encore compris qu’ils se tirent une balle dans le pied, qu’ils se mettent ainsi une grande partie de la population à dos ? Y compris les syndiqués des autres secteurs d’activité. Finalement il n’y a que les Bruxellois non motorisés qui se trouvent victimes de ce « droit à la grève » d’un autre temps. Non pas que nous soyons opposés au droit de grève, mais ce mécontentement et cette pression ne peuvent-ils aujourd’hui s’exprimer autrement et sans faire de victimes collatérales ?

Si demain, le personnel de la STIB, des TEC, de De Lijn ou de la SNCB font la grève du ticket au finish et laissent entrer tous les voyageurs gratuitement, gageons qu’il ne faudra pas longtemps pour que les négociations reprennent avec l’assentiment de tous les usagers. Les arguments juridiques des syndicats pour s’y opposer ne nous convainquent pas, ils sont conservateurs et manquent de créativité.

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Vivre mieux avec moins ?

Dès aujourd’hui, un autre habitat serait possible avec des équipements durables, réparables et à l’impact écologique limité, affirment les militants de la maison low-tech. L’objectif est de s’assurer que les techniques deviennent accessibles à tous et puissent être adaptées au quotidien sans sacrifier le confort.

A l’opposé des smart appartements connectés, bardés de capteurs et d’enceintes, la maison low-tech devrait permettre des économies importantes, notamment en matière d’énergie. Chacun a la possibilité de choisir des équipements durables, facilement réparables et fonctionnant avec des énergies renouvelables, solaire en tête. Aujourd’hui cela nécessite cependant encore un investissement important en argent et en temps.

Des expérimentations ont eu lieu en Bretagne et ont donné lieu à un rapport et une web-série. L’objectif est de s’assurer que les techniques recensées par l’association deviennent accessibles au plus grand nombre. Si l’aventure vous intéresse, Alternatives Economiques en dit plus ICI, même si tout n’est pas transposable en ville.

Le retour du garde manger ?