Un futur lourd ?

A Bruxelles, une personne sur deux pourrait être concernée par le surpoids ou l’obésité. La tendance serait plutôt à la hausse chez nous et dans le monde. La sédentarité, les déplacements motorisés et l’Industrialisation de la nourriture (sucres et mauvaises graisses} en sont des causes, mais il y a aussi des prédispositions génétiques. Dans les pays de OCDE – dont nous faisons partie – 54 % de la population est en surcharge pondérale, dont 19 % souffrent d’obésité. L’obésité tue trois fois plus de personnes que la faim. A l’ULB, 1 étudiant sur 3 ne fait pas assez de sport et mange mal

Comme les facteurs semblent multiples, la stigmatisation envers les personnes obèses doit cesser. S’il ne s’agit pas de culpabiliser les victimes, le surpoids est cependant devenu un problème de santé publique. Le coût en qualité de vie et en soins médicaux ne sont pas négligeables. Nos (9) ministres de la Santé, celui de l’Economie et les échevins du Commerce de nos communes sont appelés à réfléchir et à agir. A Bruxelles, la malbouffe ne peut indéfiniment poursuivre sa progression.

Avec un taux très faible de personnes en surpoids, la situation du Japon mérite d’être analysée. Chez nous, la qualité nutritionnelle des aliments pourrait être améliorée (calories vides) et la publicité pour la malbouffe réglementée. On pourrait supprimer la TVA sur les aliments favorables à la santé et interdire les sodas et sucreries dans toutes les écoles. L’obésité n’est pas nécessairement une fatalité, même s’il existe des causes autres que l’alimentation.

1 réflexion sur « Un futur lourd ? »

  1. Jean-Claude Grégoire

    Bonjour, d’après un article dans Le Monde du 14 juin, faire ou non de l’exercice ne modifie pas la prise de poids:

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/14/rien-ne-sert-de-courir-a-la-gym-pour-mincir-avant-l-ete_6177511_3232.html

    « Pour mincir avant l’été, rien ne sert de courir à la gym »
    Pauline Grosjean

    Les chasseurs-cueilleurs et les sportifs ne brûlent pas plus de calories que l’Occidental sédentaire, relate, dans sa chronique, l’économiste Pauline Grosjean, en s’appuyant sur les travaux de l’anthropologue Herman Pontzer.

    Une logique simple voudrait que l’épidémie d’obésité qui déferle sur les pays riches et industrialisés soit due à nos modes de vie de plus en plus sédentaires. Il paraît évident que, puisque nous ne passons pas deux heures par jour en moyenne à la recherche de notre nourriture, traversant la savane à la recherche de proies ou creusant énergiquement une terre aride pour en extraire des tubercules sauvages, comme le font par exemple les chasseurs-cueilleurs hadza en Tanzanie, nous ne brûlons pas assez de calories et, donc, nous grossissons.

    Alors, avec nos montres connectées, nous essayons d’atteindre héroïquement le seuil magique des dix mille pas par jour, nous suivons les injonctions à gravir les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur en espérant à la fois conserver l’énergie électrique et dépenser l’énergie calorique de notre corps, et nous culpabilisons quand nous n’avons pas rentabilisé notre abonnement à la salle de sport.

    L’idée est tellement simple que la remettre en question semble complètement incongru, fou, et même scandaleux. Or, comme le révèlent des avancées récentes en anthropologie évolutionnaire, appuyées de travaux en biologie et en santé publique, cette idée est fallacieuse. Il s’avère qu’un Occidental sédentaire accro aux écrans brûle autant de calories par jour qu’un chasseur-cueilleur, comme l’expliquait déjà Herman Pontzer en 2017 dans son article « The Exercise Paradox », paru dans la revue Scientific American.

    Pour parvenir à cette conclusion, M. Pontzer et ses collègues ont fait boire à leurs sujets de recherche de l’eau contenant deux isotopes rares, puis ont analysé des échantillons d’urine préalablement congelés et soigneusement transportés depuis la savane tanzanienne ou la forêt bolivienne jusqu’aux laboratoires étatsuniens. Cette technique permet de mesurer la production de dioxyde de carbone et donc la dépense énergétique quotidienne.
    Constance métabolique

    Ils ont découvert que ces mesures sont identiques à celles qui ont été obtenues dans un échantillon de « couch potatoes » américaines (littéralement « patates de canapé », une expression pour parler des personnes qui bougent peu), même en prenant en compte les différences en matière de taille, de poids ou d’âge. Les hommes hadza, comme les hommes américains, brûlent environ 2 600 calories par jour, les femmes environ 1 900, quels que soient leur mode de vie et le nombre de leurs pas.

    Cette constance métabolique n’est pas expliquée par la possibilité que nous ayons évolué de façon distincte des chasseurs-cueilleurs modernes depuis l’invention de l’agriculture, il y a cinq à dix mille ans. La conclusion reste la même lorsque l’on compare des individus d’une même ethnie aujourd’hui, dont certains vivent en ville depuis peu et d’autres maintiennent leur mode de vie traditionnel. Cette constance métabolique ne relève d’ailleurs pas d’une exception humaine. Les chimpanzés, les moutons, et même les kangourous brûlent autant de calories journalières en captivité qu’à l’état sauvage.

    Rien, donc, ne sert de courir à la gym pour mincir avant l’été. L’équation est claire. Le surpoids et l’obésité ne sont pas causés par le manque d’exercice, ils s’expliqueraient donc forcément par notre alimentation. Cependant, attention ! Si ces travaux nous apprennent que faire du sport ne permet pas de brûler plus de calories, ils insistent sur le fait que l’exercice est fondamental pour être en bonne santé. En revanche, ils nous informent que les calories qui ne sont pas brûlées en cours de step seront brûlées d’une autre façon.

    Les chercheurs ignorent encore exactement comment, mais soupçonnent notamment l’implication des phénomènes inflammatoires, ainsi que l’énergie dépensée par notre corps pour les fonctions reproductrices. Ainsi, les chasseurs-cueilleurs et les sportifs, hommes ou femmes, ont moins d’hormones sexuelles, telles que la testostérone et l’œstrogène.

    Les bénéfices de l’activité physique pour réduire les maladies chroniques et cardio-vasculaires ainsi que la dépression sont bien établis, bien qu’une activité extrême puisse avoir des effets négatifs. Alors, avant l’été, à défaut de mincir, marchez pour être en bonne santé physique et mentale.

    Pauline Grosjean est professeure d’économie à l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie).

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