Des traces de l’histoire.

Faut-il déboulonner la statue de Léopold II sur son cheval pour marquer une opposition à sa politique coloniale ? La question a fait grand bruit et a déjà valu la disparition au square de Meeus du buste d’un de ses collaborateurs pour le Congo, le lieutenant-général Emile Storms. Sur la place Royale néoclassique, Godefroy de Bouillon – premier roi de Jérusalem (?) – doit-il quitter son piédestal pour se trouver face à la Cathédrale et être remplacé par Charles de Lorraine, qui y était à sa place et qui tourne aujourd’hui le dos à la ville, place du Musée ?

Deux questions de nature bien différente, mais qui illustrent cependant l’importance des traces que l’histoire a laissées dans Bruxelles et que d’aucuns estiment nécessaire de conserver, parfois accompagnées d’une plaque explicative qui tient compte du contexte et de l’évolution des mentalités. C’est ce que le Rijks Museum d’Amsterdam vient de mettre en oeuvre avec de nouveaux cartels (pancartes) sous ses oeuvres d’art, suite à son exposition temporaire sur l’esclavage.

Garder traces des nombreux « gouverneurs » de toutes nationalités qui se sont succédés à Bruxelles et y ont marqué leur territoire, c’est constituer un livre d’histoire à cel ouvert. En descendre certains de leur piédestal ou inscrire la nature de leurs actes est parfois indispensable. Les faire disparaître, n’est-ce pas priver les générations futures d’une possibilité de réflexion et d’esprit critique ?

photos extraites de BX1 et de be-monumen.be

2 réflexions sur « Des traces de l’histoire. »

  1. brigittevermaelen

    Tout à fait d’accord pour laisser en place les statues actuelles, mais il est impératif de mettre un panneau d’explication auprès d’elle, et sans tarder car on en parle depuis des années et on ne voit rien venir. Ces panneaux donneraient à réfléchir pour ce qui concerne un passé pour le moins contestable, mais encore faut-il accepter le fait que c’était une autre époque avec une tout autre mentalité.
    C’est, mutatis mutandis, similaire au traitement réservé aux femmes dans les siècles précédents qui nous paraît scandaleux, machiste et paternaliste aujourd’hui.

    Pas d’accord pour les vols et disparitions des statues, elles représentent un patrimoine souvent réalisé par des sculpteurs de talent, nous ne sommes plus à l’époque des iconoclastes et leur disparition ne résout rien quant à la gestion rationnelle et courageuse d’un passé douloureux, elle le gomme bêtement.

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  2. Arielle

    Je suis totalement pour ce livre d’histoire à ciel ouvert ! Le passé est ce qu’il est, avec du positif, du négatif… on déboulonne Léopold II mais on garde tous les magnifiques espaces verts qu’on lui doit ? Un peu de cohérence….
    Par contre, des explications seraient les bienvenues, c’est certain !

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