C’est à Schaerbeek, que l’opposition au nouveau plan de mobilité de la Région a atteint son paroxysme. Bornes arrachées, échauffourées, policiers et pompiers agressés: le conseil communal, épouvanté, décide de reporter la mise en œuvre de ses réformes. Au grand dam de leurs partisans, qui bataillaient depuis des années pour rendre le quartier plus sûr, la vie plus saine, plus calme, plus douce… Le projet aura donc capoté juste avant de se concrétiser. Recalé ou reporté ? Bruzz s’explique ICI.
Le journal De Morgen vient de consacrer une analyse approfondie aux origines de ce phénomène de polarisation. Traduit par DaarDaar, l’article vaut la peine d’être lu. Il pose une question fondamentale: à qui appartient la ville ? D’un côté, des citadins sensibles à la cause écologiste, engagés et souvent très diplômés; de l’autre, une classe moyenne inférieure et des riverains moins qualifiés, qui tiennent à leur voiture et deviennent les alliés de tous ceux qui s’opposent une évolution de l’automobilité.
En forte compétition à Bruxelles, les partis tentent de tirer profit d’une émotion grandissante. MR et PTB même combat ? Socialistes communaux contre socialistes régionaux ? Coalitions divisées, la question de la mobilité prend des airs de… lutte des classes. L’instauration des zones de basses émissions avait déjà suscité des sentiments similaires. On ne gouverne pas contre le peuple. Là, où la communication fut la plus défaillante, la révolte s’est avérée la plus forte. En tirera-t-on les leçons avant d’en arriver à une bataille de gilets jaunes ?
photos extraites de l’article de la VRT et de Bruzz


Meme si, selon mon expérience passée, je trouve que la commune de Schaerbeek ne communique pas toujours de manière optimale avec les intéressés sur les projets qui vont être mis en oeuvre, j’estime qu’il est inacceptable de démolir du matériel public parce qu’on n’est pas d’accord avec certains aménagements.
J’ai observé aussi que, l’être humain détestant le changement, les habitants s’opposent parfois par principe à des projets clairement bénéfiques mais qui occasionnent des désagréments pendant le temps des travaux. J’ai habité longtemps la cité-jardin Terdelt à Schaerbeek, où les petites rues, qui n’avaient pas été conçues dans les années 1920 pour le passage intensif de voitures, avaient grand besoin d’être réaménagées en faveur des habitants du quartier, en particulier les enfants et les piétons. Les plans ont été mis à disposition des habitants, et bon nombre de personnes ont râlé et rouspété contre ces plans. Il est clair que, la plupart du temps, les gens angoissent surtout au sujet des places de parking, même lorsqu’il s’agit d’un quartier bien desservi par les transports en commun, avec des commerces à distance raisonnable, et maintenant des stations de voitures partagées Cambio et autres.
Chaque fois que je rentre de Copenhague, j’ai du mal à comprendre cette obsession des Bruxellois pour la voiture privée en pleine ville, surtout une ville à taille humaine comme Bruxelles, où beaucoup de trajets peuvent se faire à pied et dont le centre est quand même congestionné la plus grande partie du temps.