Nous y revoilà. Les enfants des villes sont-ils devenus des enfants d’intérieur ? Est-ce de notre faute à nous, parents ? Comment leur redonner les clés de la rue ? A quel âge et en quelle occasion avez-vous laissé vos enfants sortir seuls ? Et vous-même, enfant ? Quatre questions auxquelles quatre experts tentent de répondre dans ces extraits du journal Le Monde.
A Bruxelles, comme à Paris, on ne voit quasiment plus d’enfants seuls dans la rue. Moi, à 10 ans j’allais seul à l’école à 3 km à vélo. Aujourd’hui, pour aller à l’école, 97 % des élèves d’élémentaire sont accompagnés. Ils sont devenus des enfants d’un intérieur, pas forcément celui de l’appartement, mais celui des activités extrascolaires : l’académie, les sports, les arts plastiques… Ils sortent pour être à nouveau enfermés. Les enfants sont confinés. Depuis deux ans, le mot est un peu galvaudé, mais c’est bien de cela qu’il s’agit.
Chez nous l’affaire Dutroux n’est pas pour rien dans cette prudence excessive, qui a coûté cher à l’autonomie des enfants et des ados. L’automobile n’y est pas pour rien non plus. Ni le téléphone portable. Etre un « bon » parent suppose de savoir à tout instant où se trouvent ses enfants et avec qui. Un gamin de rue est assimilé à la « racaille ». Ne pas les surveiller d’assez près culpabilise souvent les parents. Faudra qu’on reparle des terrains d’aventure.
LE MONDE – ROGER MAYNE / MARY EVANS PICTURE LIBRARY / PHOTONONSTOP

Tout à fait d’accord, surtout (?) en retrouvant la rue comme espace public privilégié de sociabilité et pas, d’abord, de mobilité (de fait, pour les riches / ‘forts’
Patrick