Happy Monday: Bruxelles solidaire.

Trop souvent, le futur de Bruxelles se heurte à des tracasseries institutionnelles ou administratives, que nous sommes obligés de dénoncer ici. Des projets se trouvent bloqués. Des personnes en pâtissent. Mais quand Bruxelles se montre solidaire et performante, il faut aussi le souligner. L’histoire de Maksim (nom d’emprunt) aurait pu se terminer très mal, sans l’accueil dont il a bénéficié très rapidement dans notre ville.

Maksim est Ukrainien, il a moins de 20 ans et ne parle que sa langue maternelle. Il arrive seul à Bruxelles, parce que l’hôpital de Marioupol n’a plus les moyens de soigner sa leucémie depuis plus de cinq mois. Comme réfugié ukrainien il obtient directement une Attestation de Protection temporaire du fédéral, mais ne dispose pas encore d’une adresse, d’une Annexe 15, d’une mutuelle, d’un médecin traitant, d’une aide d’un CPAS … Contactée par la Plateforme Citoyenne, une docteur en médecine de l’Institut Bordet l’admet dès le lendemain en Hématologie, sans attendre aucun document administratif.

Soutenu par une Ukrainienne arrivée il y a 6 mois et qui traduit pour lui, soutenu par tout un réseau de personnes et d’institutions mobilisées autour de sa situation périlleuse, il est directement hospitalisé pour quelques jours et poursuit aujourd’hui un traitement ambulatoire. Il est domicilié et va recevoir un Revenu d’Intégration Sociale, qui devrait lui permettre de louer une chambre, de poursuivre ses soins et de réaliser son projet d’apprendre le français, l’anglais et l’informatique. La mobilisation rapide de citoyennes et citoyens bruxellois et ukrainiens et celle de nos institutions de protection de première ligne ont permis à l’Institut Bordet d’agir vite et de sauver une vie. Bravo. Les réfugiés de guerre de Syrie et d’Afghanistan ont rarement cette chance.

1 réflexion sur « Happy Monday: Bruxelles solidaire. »

  1. potteve

    Je commente un peu tardivement…
    En principe, je trouve aussi que tous les migrants devraient être accueillis sur un pied d’égalité, qu’ils viennent d’Europe ou non, et d’autant plus qu’ils fuient des conflits armés ou des persécutions.
    Mais… il y a un mais…
    Quand on voit ce qui se passe actuellement en Suède, petit pays tranquille de 10 millions d’habitants, très progressiste socialement (État-providence fort, droits parentaux généreux, droits des femmes avancés, etc.) qui a accueilli récemment quelque 100.000 immigrants, issus principalement de pays du Moyen-Orient et de la Corne de l’Afrique. La politique d’accueil est, comme dans les autres pays nordiques, exemplaire : logements, soins médicaux, cours de langue, cours de citoyenneté. J’ai vu un documentaire à ce sujet, et il sautait déjà aux yeux qu’il y avait des années lumière entre la culture suédoise et celle des récents immigrants et qu’il n’allait pas être simple de l’inculquer à ces nouveaux arrivants : hommes et femmes disaient en aparté : oui, c’est bien joli tout ça, mais chez nous c’est pas comme ça que ça fonctionne dans les familles…
    La Suède se retrouve maintenant avec un méga problème de guerre des gangs et de trafic d’armes, et ce n’est pas du fait des Suédois de souche ou de longue date. Les immigrants arrivent dans le pays d’accueil avec pour tout bagage les conflits ethniques de leur pays d’orgine.
    Accueillir un petit nombre de migrants à la fois, d’où qu’ils viennent, à la fois, n’est généralement pas un défi, mais là c’est une sérieuse déstabilisation de la société du pays d’accueil. Et cela favorise l’émergence des partis d’extrême-droite xénophobes.
    Je n’ai pas de solution simple à proposer, mais il faut que les problèmes que posent l’immigration en masse de régions ayant une culture et un niveau d’éducation très différents (j’ai des connaissances qui sont très actives en Belgique dans la lutte contre l’excision des fillettes africaines) soient abordés et pris à bras le corps sans se faire taxer automatiquement de xénophobe ou d’antimusulman. Il faut arrêter l’angélisme
    Idéalement (on peut rêver), ce serait bien de commencer par arrêter de vendre des armes à certains pays autocratiques, mais là c’est pas pour demain, le complexe militaro-industriel a encore des beaux jours devant lui. Et il est impossible de revenir sur les dégâts insondables causés par les interventions militaires ineptes des USA (avec l’aide du R-U) un peu partout dans le monde et plus particulièrement au Moyen-Orient en Libye. Les régimes dictatoriaux sont évidemment horribles, mais aller flinguer les dictateurs du jour au lendemain fait souvent naître le chaos le plus complet dans des pétaudières (voir la Libye et l’Iraq).
    Oui, clairement, les réfugiés ukrainiens sont mieux accueillis chez nous, mais le fait est qu’ils sont culturellement un peu plus proches de nous, et il s’agit essentiellement de femmes, d’enfants, de viellards, de malades… Et encore : dans certains pays, comme l’Allemagne, la Géorgie, la Turquie… qui ont d’importantes communautés russes, le ton monte de plus en plus entre ces dernières et les réfugiés ukrainiens.
    Bref, on n’est pas sortis de l’auberge…

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