Comme Jacques Brel, Stromae ou Hergé, Arno fait partie de l’imaginaire indélébile de tout Bruxellois. Que vous soyez adepte ou non du style rock, impossible d’effacer de votre mémoire Les yeux de ma mère, Putain, putain, nous sommes tous des européens ou Elle adore le noir. On aura tout dit avec émotion sur la disparition d’Arno, qui aura chanté jusqu’à son dernier souffle, mais les mots qu’il a laissés dans notre mémoire n’en disparaîtront jamais.
Il est né à Ostende, mais a vécu toute sa vie au centre de Bruxelles. C’est dans ce melting pot improbable qu’il a puisé son inspiration, son énergie et sa révolte. Un pilier de l’AB et de l’Archiduc, qui étaient son autre living room. C’est un miroir qu’il nous tend au travers de ses nombreux textes. Il n’aurait manifestement pas été le même s’il avait passé sa vie à Paris ou à Ostende. Bruxelles – lieu de rencontre entre culture latine et culture germanique – est son terreau, enrichi de la présence de tant d’autres cultures.
Arno est toujours là. Sera toujours parmi nous, comme Tintin et Toots Thielemans. Même lorsqu’il interprétait les chansons des autres, il y ajoutait une force et une sensibilité nouvelles. Voir un ami pleurer de Jacques Brel prend encore plus de profondeur avec Arno assis sur sa chaise. Les filles du bord de mer d’Adamo y trouvent une nouvelle et truculente jeunesse. Inutile de décorer nos héros, le peuple de Bruxelles les a dans le cœur et certains rappeurs pourraient peut-être ne pas tarder à les rejoindre.
photo François Flourens VDNPQR La Voix du Nord
