Pendant que l’armée russe détruit systématiquement des villes ukrainiennes et tue d’innocentes victimes, un collectif bruxellois d’architectes, de naturalistes, de défenseurs du droit au logement et de citoyens lancent un appel pour Bruxelles, ville vivable ! Un plaidoyer qui souligne l’importance de préserver nos espaces verts et d’y déployer une politique de logement orientée vers le bien-être de ses habitants. Rénover au lieu de continuer à s’étendre, c’est tout à fait possible.
Rien ne nous condamne à détruire notre patrimoine naturel, tout en maintenant des milliers de Bruxellois dans des conditions de vie indignes. Un autre avenir est possible pour notre ville : une ville résiliente, ouverte, riche en cultures et en biodiversité, forte de ses diversités et de ses espaces, où la possibilité d’habiter est donnée à chacun, quelle que soit sa condition, où l’on travaille ensemble à réduire les inégalités et les destructions de la nature… Une ville qui tendrait vers un bilan carbone négatif et un bilan social positif.
Bruxelles, ville-monde à l’identité plurielle, métissée, forte de ses multiples cultures et de ses multiples territoires, a en main les atouts pour se forger un destin à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques du siècle. Le cap actuel, celui de la spéculation et de l’argent-roi, écrase les gens et la nature. C’est une promesse injuste et morbide. Les signataires proposent ICI de remettre les choses l’endroit. Cela peut commencer aujourd’hui.

Tout à fait d’accord, mais dans les faits, quelle est la politique appliquée par les communes et la région en matière d’urbanisme ?
Il y a les normes régionales (le Règlement régional d’urbanisme – RRU) prévues en théorie et en principe dans l’intérêt général MAIS il y a les dérogations que les fonctionnaires communaux et régionaux accordent en totale discrétion et sans justification dans les faits, et suivis en tout cas par le Collège ucclois en l’occurrence : MR évidemment, Ecolo et cdh.
Un cas en cours : 11 dérogations listées par un architecte pour un petit projet immobilier spéculatif de 240 m2 au sol dans ma rue, toutes accordées sans le moindre problème : dérogation en hauteur, en profondeur, imperméabilisation des sols, aucun respect du beau patrimoine Art Nouveau et Art Déco de la rue, pas d’accès (obligatoire pour toute construction neuve) pour les personnes à mobilité réduite (PMR), le projet plonge dans l’ombre les immeubles en contrebas, etc., etc.
Pourquoi ce refus pour les PMR ? Parce que la rue est en pente – donc la moitié de Bxl est inaccessible aux PMR – et que l’architecte propose un duplex avec escalier, donc inaccessible aux PMR !! Or, le projet se situe au n° 5, tout au bas de la pente, alors que le n° 27, beaucoup plus haut dans la rue est lui accessible aux PMR ainsi que d’autres maisons situées encore plus haut. Mais la commission de concertation – qui n’avait de concertation que le nom -, incluant des fonctionnaires régionaux, a applaudi des deux mains.
Donc : les normes vertueuses du RRU dans ce cas constituent une imposture, puisque la loi permet de s’y soustraire à tout va. La loi est mal rédigée et ne protège pas l’intérêt général par rapport à la spéculation foncière. Par conséquent, nous avons introduit un recours au Conseil d’Etat, coût : entre 10.000 et 20.000 euros + l’étude d’ensoleillement : 3.500 euros. Comme m’a dit la présidente de la commission de concertation : “vous pouvez toujours aller au Conseil d’Etat” (il n’y a qu’à).
Le bien-être des habitants, la préservation des espaces verts, je suis pour, mais certains fonctionnaires et échevins le sont-ils ? Les dossiers argumentés que nous avons envoyés à la commune n’ont reçu aucune réponse : que pèse le citoyen moyen par rapport au pouvoir de décision de l’autorité et à son passage en force ?