Le procès d’un “soldat” de l’Etat islamique
« Il a eu deux vies. Celle avant sa radicalisation et celle d’après. Avant, il était semblable au profil de certains jeunes du quartier: profiter de la vie, faire la fête, fumer un joint à l’occasion et se mêler au milieu de la petite délinquance. Ensuite, le radicalisme qui l’anime l’empêche volontairement de s’attarder sur cette période plus légère de sa vie. Rien à voir avec la cuirasse de terroriste qu’il a endossée par la suite. Un humain ordinaire qui s’est lui-même engagé dans une déshumanisation totalitaire ». C’est de Salah Abdeslam de Molenbeek que parle l’article de L’Avenir, qui a eu accès au rapport des psychiatres qui l’ont entendu en prison pendant 2h30. Il est actuellement cloisonné dans une pensée qui le conforte face aux actes commis.
« Tout un arsenal idéologique et pseudo-religieux de justifications, de légitimations et d’alibis a pensé pour lui et illustre que le mal se commet quasiment toujours au nom du bien. Cet arsenal totalitaire le protège de “l’humain” qu’il était auparavant et qu’il redeviendra peut-être ultérieurement ». Les jeunes qui se radicalisent sont-ils des acteurs religieux, politiques ou, l’expression d’une nouvelle forme de nihilisme, d’une révolte juvénile reflétant un malaise générationnel ? comme l’affirme Olivier Roy.
Intégrisme et fondamentalisme ne sont pas synonymes, mais le radicalisme qui peut s’en suivre est souvent associé à une lecture politique de la religion et à la défense, par l’action violente, d’une identité religieuse perçue comme attaquée. Cette radicalisation violente peut trouver ses racines dans toutes les religions. On a connu de multiples guerres de Religion, l’Inquisition, la Soah, le massacre des Yézidis, des Arméniens, des Rohingyas … Bartolomeo Conti aborde ICI la question des motivations des radicalisés, qui interpellent les citoyens d’une ville aussi diverse que Bruxelles.
, de Nadia Tazi,
Essai sur la politique de la virilité dans le monde musulman. Acte Sud.
A lire absolument!