Sous les applaudissements
Avec les funérailles de Freddy – que personne n’appelait Monsieur Thielemans – c’est une page d’histoire de Bruxelles qui vient d’être tournée. Celle d’un municipaliste qui se voulait bourgmestre pour tous, qui incarnait cette brusselitude comme personne avant lui ni après, maintenant que son parent Toots et Lange Jojo ont aussi disparu. Le dernier des Mohicans s’en est allé sous les applaudissements, au cours d’une cérémonie comme seule Bruxelles peut les imaginer: digne, simple, mais résolument humaine.
Un vrai Bourguignon polyglotte, plus érudit qu’une forme de modestie ne le laissait paraître. Un bon vivant qui aimait la bonne chère tout comme la dive bouteille. Un amateur de bagnoles et d’Harley Davidson. Plus vraiment dans l’esprit du temps, avec la mobilité active et la diététique d’aujourd’hui. Voilà cependant une esquisse de bilan. Une génération de Bruxelloises et de Bruxellois, de toutes origines, ont reconnu en lui, une part d’eux-mêmes.
Les deux pieds dans un folklore bruxellois indéniable, grand laïque et franc-maçon sans trop d’intolérance et résolument à l’écoute du peuple de Bruxelles, Freddy pouvait aussi rêver l’avenir de sa ville, par exemple en optant rapidement pour le projet de piétonnier ou en s’embarquant dans de grands événements ou même dans le discutable projet Néo. La Région c’était pas trop son truc. Avant de lui succéder, Philippe Close fut son chef de cabinet pendant 6 ans. Il y a beaucoup appris … sauf le parler brusseleir et la gouaille houblonnée.



