L’anglais a sa place … et à sa place ?

L’anglais a sa place à Bruxelles. Il mériterait de faire partie des langues officielles de la ville, au même titre que le français et le néerlandais. Déjà dans le métro, les annonces se font dans ces trois langues et c’est fort bien ainsi, pour les personnes qui ne maîtrisent ni le français, ni le néerlandais. La familiarisation ludique avec l’anglais pourrait commencer plus tôt, pourquoi pas dès l’enseignement primaire ? Notre ministre du multilinguisme Sven Gatz prendra-t-il les contacts nécessaires avec les deux Communautés ? Qu’en pense de Rand ? En attendant, l’outil français continuera à servir de simple lingua franca pour se comprendre dans cette ville riche de sa complexité.

L’anglais à sa place à Bruxelles. Vous aurez remarqué l’accent grave sur le « à » qui n’est pas superflu. Oui, parfois il faut aussi remettre l’anglais à sa place, dans une cité qui n’est pas sa colonie et dont il n’est pas la langue maternelle pour la plupart des habitants, ni la langue des écoles. L’anglais en plus, pourquoi pas ? mais pas l’anglais à la place de nos langues véhiculaires. De plus en plus souvent, des affiches et des annonces se déclinent uniquement en anglais. Plus commode. Plus branché. Supposé plus consensuel. Le gouvernement régional avec son be.brussels, son Good Move et autres, Equal Brussels et Good Food. Et puis Bozar, La Monnaie, le KVS qui osent parfois des affiches exclusivement en anglais et ils ne sont plus les seuls.

Face à une affiche en français, les Flamands s’insurgent. Uniquement en néerlandais, ce sont les Francophones qui hurlent. Only in English, personne ne dit rien. Même ceux qui ne comprennent pas. Quelle que soit la langue parlée à la maison, les enfants vont devoir apprendre la langue de l’école pour se débrouiller dans la ville: français ou néerlandais. Et l’inverse pour le cours de  seconde langue. Cela fait déjà 3 langues à maîtriser. Et maintenant ils se trouvent, sans préparation, face à des informations dans un 4ème langue: l’anglais ! Pour éviter tout élitisme, ne serait-il pas sage que toute communication se fasse nécessairement en 3 langues, en attendant que toute la population soit quadrilingue …

1 réflexion sur « L’anglais a sa place … et à sa place ? »

  1. brigittevermaelen

    Je trouve consternant l’utilisation du seul anglais dans l’espace public et dans la dénomination des administrations bruxelloises.
    Encore plus consternant quand il est utilisé par les institutions culturelles. Le pompon : « Heritage days » et « Meeting points » pour les journées du patrimoine. Nos 3 langues nationales ne constituent-elles pas aussi un patrimoine à conserver précieusement et valoriser ?

    Cette utilisation frénétique de l’anglais constitue également une colonisation des esprits par la culture anglo-saxonne : vive les USA et leur mode de vie…

    Il y a également, au quotidien, le remplacement pur et simple de termes par ex. FR : « news » pour « informations », « newsletter » pour infolettre ou lettre d’information, « job » pour boulot, métier, « serial killer », etc., etc. : quelles est la plus-value de le dire en anglais, et souvent avec un mauvais accent ? Faire jeune ? C’est donc de la pose.
    Amusant : la « bitch » party, le « sweet » à capuche, etc.

    A mon avis, cela relève à la fois de la paresse intellectuelle et du conformisme, d’un panurgisme qui n’a rien de rassurant : « comme on dit maintenant » entends-je souvent à la radio.
    Si « on » le dit, alors je le répète. Ben voyons.

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