Le mois de jeûne a débuté pour les Bruxelloises et les Bruxellois de confession musulmane dans des conditions difficiles pour cause de Covid-19. Malgré diverses suggestions et protestations, aucune dérogation ne leur a été accordée, comme cela fut le cas pour les commémorations des autres religions reconnues. Cette situation soulève à nouveau la question de l’instauration d’un islam de Belgique soumis aux lois du peuple belge. sur laquelle la revue Hommes et Migrations jette un regard. L’Allemagne aussi se trouve dans la même situation.
L’ingérence du salafisme de l’Arabie Saoudite, celle de la Turquie – avec sa Diyanet – et celle de l’ambassade du Maroc, s’avèrent être des obstacles à l’émergence d’un véritable islam de Belgique, dans lequel certains voient une tentative de “vaticanisation” par l’Etat (voir pdf en bas de page). C’est l’Exécutif des musulmans de Belgique qui est supposé prendre l’organisation du culte en charge. Musulmans d’origine marocaine et turque s’y partagent le pouvoir, mais faute de nouvelles élections, il est dans la tourmente, ne se réunit plus et ne décide donc de rien. Il est attendu du ministre de la Justice et des Cultes – qui participe à son financement – qu’il oblige ses membres à fixer un calendrier pour la tenue d’élections.
C’est à cet Exécutif qu’il appartient de jeter les base d’un Islam de Belgique adapté au contexte démocratique belge et européen, respectueux de ses lois et de ses valeurs fondamentales, notamment la séparation Eglise/Etat, la liberté d’expression, l’égalité hommes/femmes, le rejet de tout forme de radicalisme violent. C’est lui aussi – en collaboration avec les autorités compétentes – qui doit se charger d’organiser la formation des imams. Trop souvent, ils ne parlent aucune des langue de notre pays et en ignorent les structures politiques et institutionnelles. Les bases se trouvent dans différents documents, dont le pdf de la Commission mise en place par le ministre Marcourt.
Image par Ahmad Ardity de Pixabay
