Pourquoi ils boudent l’hydrogène ?

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Il n’y a pas que la Région bruxelloise qui boude l’hydrogène comme carburant de l’avenir, les constructeurs automobiles européens sont sceptiques face à l’hydrogène. Ou plus exactement, ne veulent pas que les voitures à hydrogène fassent de l’ombre à leurs voitures électriques, pour lesquelles ils ont dépensé des millards pour développer des batteries et une chaîne internationale d’approvisionnement. Pour que leurs investissements soient rentables, ils doivent vendre au moins 100.000 voitures électriques par an ! Les voitures à hydrogène ne sont donc pas bien vues et les villes priées de s’équiper de bornes de rechargement.

Selon eux, pour ce qui est des voitures personnelles, il faudra au moins attendre 2030 pour que l’hydrogène, en tant que carburant, devienne réellement intéressant. Son coût est encore beaucoup trop élevé par rapport à l’électrique ou aux carburants fossiles. Pour le directeur général d’Air Liquide, qui produit de l’hydrogène: taxis, bus, trains, bateaux, véhicules utilitaires légers, tout ce qui revient à un point fixe ou retourne à un point fixe est déjà un bon candidat. L’article de Business AM vous en dira un peu plus. Et ICI, toutes les voitures à hydrogène déjà disponibles.

Mais tout cela, c’est en faisant l’impasse sur la politique des constructeurs asiatiques, qui savent pourquoi ils misent sur l’hydrogène et comptent bien inonder le marché européen. Toyota propulse sa Mirai à hydrogène sur le marché belge en la rendant 20% moins chère et lance un appel aux autorités: l’utilisation des véhicules à hydrogène devrait se faciliter à mesure que les marchés amélioreront leurs infrastructures, que le nombre de stations-service augmentera et que les gouvernements et les autorités locales introduiront de réglementations en faveur d’une mobilité plus propre. A bon entendeur, salut ! … sans oublier que – même à l’hydrogène – la voiture est toujours un objet encombrant et trop souvent non indispensable dans l’espace urbain

la nouvelle Mirai à hydrogène de Toyota

4 réflexions sur « Pourquoi ils boudent l’hydrogène ? »

  1. Guillaume Durand

    Le problème, comme pour l’électricité, d’ailleurs, c’est que l’hydrogène n’est pas une énergie primaire. Il n’existe pas de manière utilisable dans la nature et la question essentielle est la manière dont il est produit. Si c’est à base d’énergies fossiles, on ne fait que déplacer le problème…

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  2. Jean-Marc Sparenberg

    Une page majeure de l’histoire des technologies semble en train de s’écrire… À mon humble avis, on la racontera dans les livres d’histoire comme « les trois erreurs historiques des constructeurs automobiles européens et américains »,
    – qui n’auront pas misé sur les hybrides dans les années 1990 (contrairement à Toyota),
    – qui auront misé sur les électriques dans les années 2000 (contrairement à Toyota),
    – qui n’auront pas misé sur l’hydrogène dans les années 2010 (contrairement à Toyota).
    L’avenir dira qui avait vu juste!

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    1. Yvan Vandenbergh

      Bien que l’hydrogène (de densité de 0,069 par rapport à l’air) ait une force portante approximativement 7 % supérieure à celle de l’hélium (de densité de 0,139), c’est l’hélium qui est utilisé aujourd’hui, parce qu’il a l’avantage d’être incombustible (et même ignifuge). Vous voilà rassuré ? 😉

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