Happy Monday: vivre les uns avec les autres

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Cela ressemble à un slogan facile ou a un lieu commun, mais lorsque c’est le ministre flamand de l’Intégration et de l’Égalité des chances qui affirme que son objectif est « d’encourager les Flamands à vivre les uns avec les autres et nous plus les uns à côté des autres » on peut se demander comment il va s’y prendre pour en faire une réalité ? Mais l’homme sait de quoi il parle, il a été bourgmestre de Malines. Il a été nommé « meilleur bourgmestre du monde » en 2016 par la City Mayors Foundation pour s’être s’investi, avec sa communauté, dans l’accueil des réfugiés et l’intégration des migrants dans une ville plutôt négligée, qu’il a  transformée en l’une des cités les plus attrayantes de Belgique.

C’est bien du ministre Bart Somers qu’il s’agit. Peut-être serez vous surpris d’apprendre qu’il est élu sur les listes de l’Open VLD. C’est un article de la Gazet Van Antwerpen – heureusement traduit ICI par Daardaar – qui nous apprend comment il s’y est pris à Malines. « Chaque primo-arrivant est encadré par un parrain ou une marraine avec lequel ou laquelle il va passer plusieurs heures par semaine durant un certain nombre de mois. Il apprendra ainsi non seulement notre langue, mais aussi nos valeurs et coutumes. Il étoffera son réseau de connaissances et augmentera ses chances d’accéder à un emploi et un logement. Nous voulons l’étendre à d’autres groupes cibles, comme les personnes dans la précarité, atteintes d’un handicap ou appartenant à la communauté LGBT. Nous pourrons ainsi renforcer les liens au sein de notre société ».

Multiplier les contacts entre les individus, ne pas se contenter de vivre un entre soi confortable. Avec « School in Zicht », Bart Somers compte aussi favoriser la mixité au sein des écoles avec le ministre de l’Enseignement. Non par la contrainte, mais en encourageant les parents à opter pour des écoles mixtes. La société a tout à y gagner. La jeune génération est amenée à évoluer dans une Flandre multiculturelle. Le fédéral gère les arrivées sur le sol belge, la Flandre veille à l’intégration des primo-arrivants, mais les pouvoirs locaux jouent un rôle déterminant dans la participation réelle au projet de société. Un exemple pour Bruxelles ? où la Région a tardé à mettre des programmes d’accueil et d’intégration en route. Alors qu’elle les a enfin rendus obligatoires au 1er janvier 2020 (pour les primo-arrivants non UE), rien ne sera finalement prêt avant le 1er janvier 2021… Même G-L Bouchez au MR regrette ces retards et ces discriminations.

 

1 réflexion sur « Happy Monday: vivre les uns avec les autres »

  1. potteve

    Je suis une fervente partisane des programmes d’intégration active (cours de langue et de culture, accompagnement et parrainage, etc.). Une intégration et un ‘vivre ensemble » réussis sont un plus évident pour le pays d’accueil. Comment ne pas penser à Özlem Türeci (dont le père était ouvrier dans une usine de construction automobile) et Ugur Sahin, ces deux médecins allemands d’origine turque, qui ont mis au point un vaccin contre le covid19 en un temps record ?
    Mais parfois il y a des ratés difficiles à expliquer. Je prends pour exemple le cas de Najim Laachroui, l’artificier et kamikaze des attentats du 22 mars 2016, qui se trouvait sur les mêmes bancs que ma fille aînée à l’ULB en 1ère année de polytechnique (après avoir réussi le concours d’entrée) et habitait la même cité-jardin coquette que nous dans le haut de Schaerbeek ? Sa famille était apparemment paisible et bien intégrée et son frère Mourad est champion d’Europe de taekwondo. Quand on a annoncé la participation fatale de Najim aux attentats, ma fille et ses condisciples de l’ULB en sont tombés de leur chaise. Il était loin d’être idiot et précarisé socialement et matériellement, mais il a cédé aux sirènes de l’islamisme et du terrorisme, sans doute sous l’influence conjuguée de mauvaises rencontres, de manque de sens dans sa vie et le monde d’aujourd’hui, de besoin de gloire médiatique et du poison que peuvent instiller les réseaux sociaux et l’internet.

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