Le droit de dormir en rue …

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Voilà qui est nouveau. Depuis lundi, des intervenants de terrain – notamment du Samusocial – ont commencé à distribuer des « attestations de non-hébergement » aux personnes vivant en rue à Bruxelles. « Il s’agit de les prémunir d’une amende et de leur assurer de ne pas être dérangés dans leur tentative de trouver un abri de fortune dehors ». Dormir en rue n’est pas un choix de la part des personnes sans abri, que les centres d’accueil n’arrivent pas à héberger, faute de places. « Les verbaliser serait donc une double peine ».

S’il faut se réjouir qu’on veuille leur éviter cette double peine, évoquée ICI par RTL, on est en droit de s’interroger sur cette carence de places d’accueil à l’approche de l’hiver. Avec tous les bâtiments et bureaux vides à Bruxelles et avec tant d’hôtels désertés par les touristes, est-il vraiment impossible de proposer au moins un toit à ces personnes sans domicile ? Comment les associations peuvent-elles se contenter des ces « attestations » ?

Comment les personnes sans domicile pourraient-elles respecter la distanciation physique demandée et le lavage fréquent des mains en leur attribuant simplement le droit de camper dans la rue ? C’est inadmissible pour elles et inadmissible aussi pour les autres usagers de l’espace public. Donner cette « attestation de non hébergement » ne va-t-il pas dispenser les pouvoirs publics de trouver des solutions d’urgence et leur donner bonne conscience ?

photo cathobel.be

2 réflexions sur « Le droit de dormir en rue … »

  1. Francois Carton

    Depuis que le monde est monde, c’est toujours les petits qu’on « sproutch »…
    L’enseignement du Christ ? Aimer son prochain comme soi-même ( et donc procurer un lit douillet au sans abri ) ? Oui, bon … mais vers quoi se tournerait le « riche » s’il ne trouve plus un « pauvre » pour se sentir conforter dans sa position, hein ?
    Quelle angoisse !

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  2. bernard gentil

    Dans ce choix délibéré des pouvoirs publics de laisser une partie des sans-abri à la rue (par manque de place dans les abris de nuit, par manque de douches, par manque de « chauffoir » de jours) je m’interroge : pourquoi l’armée ne déploie-t-elle pas des tentes permettant de palier à ce manque d’abris de nuit.

    Beaucoup de miliciens seraient heureux de se rendre utiles de la sorte et les liens sociaux se renforceraient entre les sans-abris et l’armée.

    Je pense que laisser les sans-abris dormir en rue, même en hiver, est un choix délibéré des pouvoirs publics. C’est dire « ne vous plaignez pas, vous qui êtes au CPAS : il y a pire. Alors, calmez-vous sinon vous irez à la rue aussi ».

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