A la recherche de fraîcheur

Billet d’humeur

« Il fait doef aujourd’hui » dit Maria croisée à De Brouckère. « Ma fille pleure de chaud, je ne sais où l’emmener« . Les familles partent à la recherche d’une ombre propice. Au centre ville et du côté de Molenbeek, les jardins privés sont rares et les terrasses aussi. Les habitants ne peuvent souvent compter que sur les espace publics pour se rafraichir et se détendre. Récemment réamanénagés, des lieux comme les places de la Monnaie, de la Bourse ou De Brouckère font la part belle à la pierre. 35° à l’ombre mais 44° au centre, sans une goutte d’ombre. Maria suggère, avec malice, que l’on oblige les architectes qui ont conçu ces endroits à s’y asseoir, ne serait-ce qu’une seule après midi. Et que dire du « parc » désert de la porte de Ninove, avec son gazon roux et ses 6 petits plumeaux en guise d’arbres. Heureusement que subsistent dans le fond, les bons vieux platanes d’antan.


Disponible pour de « Grands Evénements » exceptionnels, rien ne pouvait faire obstacle au placement de chapiteaux et autres scènes musicales. Les arbres supplémentaires promis seront tous côté
UGC. Et comme si cela ne suffisait pas, même topo à la Bourse, avec son arbre aussi unique que chétif.


La Ville a beau y avoir ajouté deux tables de ping pong, la fournaise de la place de Brouckère reste déserte, excepté les quelques jets d’eau qui réjouissent les enfants.


Un peu plus loin, sur Adophe Max, une belle voûte arborée… que la Ville veut couper, parce que certains sont malades, et les remplacer par de jeunes sujets … qui feront de l’ombre dans 10 ans.

 

8 réflexions sur « A la recherche de fraîcheur »

  1. Francois Carton

    Et de grandes jardinières amovibles ?? Des jets d’eau ??? des jeux de lumière ??? des jeux pour enfants ??? Un cercle de sable réservé aux arts du cirque ??? Un aquarium géant ??? des aquariums moyens reliés par des tubes tapissés d’algues ?? Une piste de skate ??? des bancs, des tas de bancs invitant à regarder ??? et es surfaces « à peindre » ??? des zones d’expositions libres pour les arts plastiques ??? Une scène de théâtre ??? Une tribune politique façon Time Square ?? Etc.
    Purée, une surface pareille, ça devrait fouetter l’imagination !
    La RBC – il est vrai, croupion politique mise en coupe réglée – manque-t-elle à ce point d’argent pour investir valablement dans cet espace ? Le défaut d’imagination (ou le découplage peuple-politique) est-il à ce point présent dans cette ville connue pour sa créativité ? Les problèmes de vandalisme et de sécurité sont-ils à ce point insurmontables ?
    Pour faire aimer notre ville, pour étouffer les critiques, pour changer son image, pour stopper l’exode, pour donner envie de s’installer et de sourire; on ne fera pas l’économie d’une éco-ville accueillante.
    Mais ce DESERT avec deux misérables tables de ping-pong et une demi-douzaine d’arbrisseaux souffreteux, c’est vraiment suicidaire !

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  2. LM

    Construire des maisons implique créer des espaces verts. Rien n’a été pensé comme ça dans le centre de Bruxelles ! Le piétonnier, c’est raté ! La place Flagey, c’est raté ! Et d’autres encore… “Que c’est triste Venise au temps des amours mortes…”. Oups, je me suis trompée, on n’est pas à Venise, on est à Bruxelles ! “Que c’est triste Bruxelles au temps des canicules…”. LM

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  3. Marc Appelmans

    Bonjour Monsieur Vandenbergh, et merci pour vos publications journalières! Qui nous rafraîchissent et nous réveillent …
    Pour ce qui est de celle-ci « A la recherche de la fraîcheur », je suis entièrement d’accord avec vous sur le fond. Cependant je vous invite vivement à un échange ouvert sur le fond du pourquoi il n’y a pas plus d’arbres aux endroits que vous citez.
    En attendant, meilleures salutations! M.A.

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    1. Yvan Vandenbergh

      Merci beaucoup pour votre commentaire. Je suppose que vous faites allusion au fait que le tracé du piétonnier ne dispose pas de pleine terre, à cause de la dalle du métro qui couvre toute sa surface ? A plusieurs endroits, l’auteur de projet a implanté des bacs souterrains qui ont permis l’installation d’arbres avec arrosage automatique. Je vais y consacrer un billet. Il évoquera – photos à l’appui – la probable interdiction de plantations à De Brouckère et à la Bourse, qu’Yvan Mayeur destinait aux Grands Evénements. Cette affectation événementielle n’a pas été contredite par Philippe Close.

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  4. Philippe Van Parijs

    Dans le Standaard d’hier, un article qui abonde dans ton sens, mais en même temps illustre un avantage croissant de la campagne sur la ville à mesure que le changement climatique se poursuit. Et dans le Standaard d’aujourd’hui, un article portant sur les tentatives faites par les villes pour surmonter leur autre nouvel handicap: les (risques de) pandémies.
    Philippe

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    1. Bernard Gentil

      Cet attrait croissant des campagnes sur les villes va à l’encontre des souhaits de l’ONU : mettre 90 % de la population mondiale en ville (on en est à environ 65 % aujourd’hui). But : laisser la place à la nature. Mais pour cela il faut des villes agréables hiver comme été – on en est loin.

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  5. Bernard Gentil

    C’est dommage que nous n’ayons pas, comme à Paris, un réseau d’eau propre (mais non potable) qui arrose, nettoye, rafraîchi, alimente les fontaines publiques, etc. J’ai comme l’impression que Bruxelles est gérée par des gens sans souffle, sans créativité, qui n’ont jamais voyagé. Si au moins on écoutait davantage les idées des citoyens, on aurait de la fraîcheur dans les idées. Non, non la nomenklatura tient tous les leviers…

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