Chef d’œuvre en péril

On vient du monde entier pour visiter la cité-jardin Floréal – Le Logis à Boitsfort. Une utopie devenue réalité en 1921, grâce aux travaux de l’urbaniste Louis Van der Swaelmen et à l’architecte Jean-Jules Eggericx, proches des réalisations de l’urbaniste anglais Ebenezer Howard. Erigée sur des terres agricoles de bord de ville, cette cité-jardin devait assurer une transition entre ville et campagne, favoriser un meilleur contact avec la nature et entre les habitants. Une nouvelle conception sociale, hygiéniste et urbanistique de la vie en ville. Si son modèle n’est pas reproductible partout, au vu des surfaces nécessaires à son installation, on est face a une cité historique, qui a d’autant mieux assumé son rôle, qu’elle freine l’exode urbain et offre une présence de la nature en ville, dont le covid-19 et le réchauffement climatique ont démontré l’urgence.

Au centre de cette cité, un vaste terrain agricole de 3 ha, appartenant à Floréal-Le Logis, est resté agricole grâce à l’initiative citoyenne de l’asbl Ferme du Chant des Cailles. On y trouve des potagers collectifs dont des parcelles pédagogiques pour les écoles du coin,, ainsi qu’un pôle professionnel qui comprend un élevage de moutons, du maraîchage, un jardin d’herbes aromatiques, qui fournissent une dizaine d’emplois et nourrissent 400 personnes. Mieux qu’un parc décoratif, ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est le nombre d’habitants qui contribuent au succès de ce « parc agricole », qui l’entretiennent et s’en nourrissent, sans que cela coûte un centime à la commune ou au contribuable. Une étude universitaire analyse les contours de cette initiative exemplaire et toujours d’avant-garde.

Un avenir compromis ? Bientôt un tiers de cet espace pourrait être loti (p. 11 à 13)  par la SLRB pour accroître le nombre de logements sociaux. Bruxelles manque en effet cruellement de logement sociaux, mais faut-il pour autant sacrifier la qualité de vie exceptionnelle des habitants actuels et futurs du site ? attenter à une image visionnaire de la ville de demain ? L’étude SAULE qui est clôturée, propose différentes solutions permettant de créer un nombre équivalent de logements sociaux, tout en préservant les précieuses terres arables, l’activité citoyenne qui s’y déroule et la cohésion sociale de tout un quartier qui s’y renforce

photos du site La Ferme du Chant des Cailles

2 réflexions sur « Chef d’œuvre en péril »

  1. mtdpt

    J’ai une idée d’un grand espace propriété publique mais entièrement privatisé. Plutôt que de venir réduire les espaces partagés, pourquoi ne pas utiliser une partie du parc du château de Laeken? La famille royale pourrait certainement s’accommoder d’un espace un peu plus petit, et cela permettrait de développer un nouveau quartier vers Van Praet, bien desservi, dans des zones socialement mixtes, en gardant de la verdure et pour certains une vue sur le canal…

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  2. LM

    Il y a trop d’habitants en région bruxelloise : avant, on était moins d’1 million, maintenant on est un peu plus de 1,2 millions. Donc plus de 200 000 habitants à loger. Voilà pourquoi il faut construire, construire, construire! Je ne suis pas d’accord mais on ne peut pas faire autrement que d’avoir plus de logements. A quoi servent les manifestations ? A rien ! Il faudrait plutôt faire des propositions pour accroitre le nombre de logements ou pour diminuer le nombre d’habitants. Le choix est vite fait. Quelqu’un a une idée? LM

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