Happy Monday: on arrive à se parler

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« C’était au temps où Bruxelles brusselait », mais Bruxelles bruxsels toujours. Le parler bruxellois n’a pas dit son dernier mot … sauf que, aujourd’hui, il cause en 104 langues. Lieu de rencontre exceptionnel entre la culture germanique et la culture latine, il n’est pas étonnant que le parler bruxellois – brusseleir beulemans ou brussels vloms – soit un doux mélange de français et de flamand. Largement minoritaires à Bruxelles, les Bruxellois néerlandophones en ont cependant forgé une partie de l’âme. Aujourd’hui, le multilinguisme a enterré le mythe d’une capitale « tweetalig » au profit d’une nouvelle identité plurielle, unique au monde, dont le maroxellois n’est qu’un exemple.

Dans la fosse, ça parle flamand. Sur scène, ça chante français. Au bar: « Wat wilt u drinken ? – Deux bières, s’il vous plaît – Très bien ». Flamands et Francophones décomplexés se respectent et ne font plus de chichis. Des étudiants en journalisme de l’ULB se sont livrés à une enquête unique et passionnante dans les méandres du nouveau paysage linguistique de notre ville. Le journal Le Soir la résume ICI. Si cet aspect de la vie bruxelloise vous passionne, procurez vous le dossier complet dans Le Soir du samedi 27 juin. Vous aurez déjà un bel aperçu des opinions récoltées par les étudiants auprès de Dominique Dognié, Dirk Jacobs, Jürgen Jaspers, Philippe Van Parijs, Rudi Janssens, Pauline Degrave, Eric Corijn, Jean-Jacques De Gheyndt … Et d’autres points de vue recueillis auprès de nouveaux Bruxellois.

Les Anglais ont quitté l’Union Européenne, mais leur langue restera, ne serait-ce que pour les habitants et visiteurs de Bruxelles qui ne maîtrisent ni le Français, ni le Néerlandais. Ceci étant dit, à Bruxelles, la lingua franca utilisée par la majorité des Bruxellois reste le Français, enseigné à l’école comme première ou deuxième langue, l’Anglais ne venant que plus tardivement en 3ème position. Le Français est aussi la langue de la rue et de la plupart des commerces. Dès lors, se pose la question des affiches, programmes ou conférences, de plus en plus souvent exclusivement en Anglais, même à Bozar. Cela ne tend-il pas à réserver ces activités à une « élite » multilingue qui s’en enrichit et se procure ainsi des positions et des emplois inaccessibles à la population issue de nos écoles ? On reparlera de l’Anglais, comme nouvelle lingua franca bruxelloise, lorsque l’école sera en mesure de délivrer des citoyens trilingues, voir même quadrilingues, si leur langue maternelle n’est pas celle de l’école.

 

 

 

 

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