Industrie automobile: à soutenir ?

_________________________________________

Les acteurs du secteur automobile belge (FEBIAC) proposent de mettre en place une incitation financière à l’achat de véhicules neufs, ce qui aurait – selon eux – l’avantage de relancer le marché et de renflouer les caisses de l’Etat. Un article d’IEW publié par Inter Environnement Bruxelles, révèle qu’ils implorent le gouvernement de leur venir en aide. En s’appuyant sur une enquête fort légère, ils ressassent leur argument fétiche: la voiture, vache à lait des Finances de l’Etat. Une argumentation éculée qui ne tient pas compte des coûts d’entretien des infrastructures et des frais de santé occasionnés par les moteurs à combustion, à une heure où il faudrait plutôt encourager les citoyens à se diriger vers d’autres pratiques de mobilité.

En période d’incertitudes financières, le remplacement de son véhicule ne relève pas d’une dépense prioritaire ou essentielle, surtout pour des citoyens dont les revenus ont été lourdement impactés par la crise sanitaire. Le parc automobile belge est globalement jeune. La durée de vie optimale d’un véhicule, pour réduire son empreinte CO2, se situe entre 15 et 20 ans (source : T&E. 2018. CO2 émissions from cars : The facts). Aucune raison donc que l’Etat encourage le consommateur à racheter une nouvelle voiture, les nécessaires zones de basses émissions (LEZ) occasionnent déjà suffisamment de dépenses pour certains citadins.

Une taxation des formes de mobilité non durables et l’abandon des avantages indus (comme la voiture de société) ne devraient-elles pas alimenter le budget de l’Etat ? afin d’atteindre au plus tôt une certaine résilience. Un mesure nécessaire qui pourrait aussi générer de sérieuses économies.

2 réflexions sur « Industrie automobile: à soutenir ? »

  1. potteve

    Peut-être serait-il utile que les constructeurs automobiles, qui semblent très déconnectés des réalités de terrain et raisonnent encore comme au (milieu du) siècle dernier, devraient engager un sociologue pour comprendre que les choses ont évolué ? La population est de plus en plus urbanisée; la congestion automobile urbaine fait perdre un temps fou; la jeune génération préfère souvent investir dans des téléphones et des ordis portables que dans des autos perso (qui entraînent beaucoup de coûts annexes visibles ou cachés) et utiliser des voitures partagées (formellement ou informellement); les vélos, vélos-cargos et trottinettes électriques permettent d’accéder rapidement et à peu de frais à la destination finale ou à des transports publics; de plus en plus de livraisons sont faites par des coursiers à vélo; et, outre les trains, des bus rapides du type Comforto permettent de relier rapidement des villes peu éloignées. De surcroît, même si c’est encore beaucoup trop lent, de plus en plus de gens sont quand même préoccupés par la problématique du réchauffement climatique. Je ne sais pas combien de temps durera la mode absurde des véhicules obèses que sont les SUV, mais je pense que leurs jours sont comptés, dans les villes en tous cas. Plutôt que de soutenir financièrement les constructeurs et distributeurs de voitures particulières, mieux vaudrait suivre l’exemple des villes des Pays-Bas et du Danemark et utiliser nos sous pour améliorer les infrastructures cyclables et les transports publics.

    Répondre
  2. LM

    J’ai un jour acheté la voiture de quelqu’un qui ne savait plus la payer ! Voilà donc… quand on ne sait plus payer le prêt de sa voiture, et bien on la vend ! Donc il faudra peut-être un jour penser vivre sans voiture ! Je suis d’une époque où “avoir une voiture” n’était pas la norme… et cependant, les gens vivaient bien. Pour conclure, il ne faut pas demander des aides à l’Etat pour des objets non essentiels, en ces jours de pandémie et, ne l’oublions pas, de destruction de l’environnement. LM

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.