Revoir les priorités du maître architecte ?

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Troisième mandat pour cette nouvelle fonction de bouwmeester apparue à Bruxelles. C’est Kristiaan Borret qui rempile pour ce poste, qu’il a déjà assumé avec son équipe élargie. Sur base des priorités qu’il a mises en avant dans son texte de candidature, le Gouvernement a convenu avec lui de se concentrer sur des éléments essentiels qui figurent aussi dans l’Accord conclu entre les partis qui gouvernent la Région de Bruxelles.

Le BMA (Bouwmeester Maître Architecte) devra porter une attention toute particulière à la lutte contre les effets du changement climatique et à rendre la ville plus conviviale, en se concentrant sur la verdurisation du bâti et de l’espace public et sur la construction circulaire. Suite à la situation vécue par les Bruxellois.e.s pendant le lockdown, comme annoncé dans un article du Soir, les grands gagnants de la crise du coronavirus dans le secteur immobilier sont… le jardin et la terrasse (ou à tout le moins le balcon). Difficile aujourd’hui de vendre ou de louer un bien sans cela. Après deux mois enfermé chez soi, il était clair que l’envie de prendre l’air allait se faire ressentir fortement et le réchauffement climatique ne fera que renforcer cette demande.

Ne serait-il pas indispensable que le bouwmeester fasse de la végétalisation des immeubles une condition de base pour tout nouveau projet ? Ne devrait-il exiger que les règles d’urbanisme s’assouplissent pour enfin permettre – et même encourager – la création de balcons et terrasses lors des rénovations, partout où c’est possible ? Dans la construction neuve, un possible “accès à l’extérieur” ne devrait-il pas être imposé pour le logement public comme pour le privé ? Des espaces verts de proximité – accessibles en dix minutes – ne sont-ils pas une condition pour le maintien de la population en ville ? La minéralisation de nos places, cela n’a-t-il pas a assez duré ?

4 réflexions sur « Revoir les priorités du maître architecte ? »

  1. Jehan Snyers d'Attenhoven

    Et pas seulement les bâtiments. Les aménagements de voiries devraient être beaucoup plus vert. Dernier gâchis en date, le croisement entre la rue de Spa et la rue de l’artichaut, sur Saint Josse.

    Je vais passer l’aspect étriqué du nouveau carrefour avec un îlot très surélevé qui force les voitures à complètement casser leur maigre vitesse à cet endroit pour redémarrer après. Les riverains apprécieront. Ceux qui haïssent les voitures par idéologie pure sont sûrement ravis.

    Mais en plus, cet aménagement faire la part belle aux pavés. Le micro coin de verdure qui existait est recouvert de pavés au profit de bosses pour patins à roulettes et skateboards. Seuls restent 2 arbres, noyés parmi les pavé.

    Si c’est cela la vision de la ville du future, alors je pense que l’exode vers la campagne à encore de beaux jours devant lui.

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  2. Yvan Vandenbergh

    Vous avez bien raison de rappeler cet élément qui doit devenir une priorité. Lors du projet d’aménagement du piétonnier nous avions proposé de récupérer l’eau des toitures du boulevard Anspach pour l’arrosage automatique des plantations. Cela n’a pas été retenu sous prétexte qu’il faudrait l’autorisation des propriétaires qui rejettent cependant ces eaux pluviales dans les égouts. Faut savoir aussi que la Ville est le propriétaire d’un grand nombre d’immeubles du boulevard … Ils disent qu’ils vont récupérer l’eau de ruissellement des trottoirs, probablement plus polluée que celle des toits.. Est-ce réalisé ? J’interroge.

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    1. Philippe Severyns

      Merci pour votre réponse. J’ai retenu d’un ancien projet des architectes bob 361 pour les boulevards centraux, qu’il s’y trouve un espace non utilisé entre la surface et les constructions du pre-metro. Il me manque les qualifications pour en juger l’opportunité pratique mais mon imagination y voit une énorme réserve d’eau d’arrosage, alimenté par l’eau de pluie.

      Le piétonnier est quand même aussi un « boulevard of broken dreams ». Avez-vous vu les reliques du lavatory publique de notre magnifique Paul Hamesse à la place Fontainas.
      https://paulhamesse.brussels/fr/catalogue/lavatory-place-fontainas-bruxelles-pentagone
      (Chez Beliris ils avaient aucune idée de quoi il s’agissait et comme on dit en néerlandais : zand erover)

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  3. Philippe Severyns

    N’oublions pas le « rain harvesting » et la recupération de l’eau utilisé dans le ménage (grey water) pour que toute cette nouvelle verdure vive sans utiliser l’eau potable qui risque de devenir de plus en plus chère.

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