Pauvreté: on s’arrête, on réfléchit

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Plus visible depuis le confinement, la pauvreté à Bruxelles s’étale. Les personnes démunies ont dû compter sur le retour de la charité et c’est terrible, titre la DH. Chaque jour des centaines de Bruxelloises et de Bruxellois attendent patiemment qu’arrive leur tour pour recevoir un colis alimentaire ou un sandwich et une tasse de café, sans dossiers à remplir. Les initiatives solidaires des Bruxellois sont admirables et se sont multipliées dans plusieurs communes pour venir en aide aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Un tiers des Bruxellois. Le Soir en dit plus. C’est insupportable dans une ville aussi riche. Certains pensent qu’il faut en finir avec les rustines et la dépendance, des utopies audacieuses sont à portée de main. Il faut les rappeler. Le grand chambardement serait-il pour demain ?

L’instauration d’un revenu garanti pour tous n’est, pour l’américain Thomas Paine en 1796, qu’une juste indemnisation pour l’appropriation par quelques-uns de la terre, pourtant censée appartenir à tous… Aujourd’hui Mona Chollet résume: On travaille, et, grâce à ce travail, on perçoit de l’argent. Une telle logique est si bien ancrée dans les esprits que la perspective d’instaurer un revenu inconditionnel, c’est-à-dire de verser à chacun une somme mensuelle suffisante pour lui permettre de vivre, indépendamment de son activité rémunérée, apparaît comme une aberration. Nous sommes encore persuadés de devoir arracher à une nature aride et ingrate les moyens de notre subsistance individuelle ; or la réalité est bien différente. C’est possible et c’est ce que Mona Chollet tente de démontrer dans cet article du Monde Diplomatique.

Revenu universel ou gratuité ? c’est ainsi que Paul Ariès résume le dilemme dans un article de la même revue en 2018. Vaut-il mieux donner de l’argent aux citoyens ou leur fournir des services gratuits ? Pour lui, le capitalisme, dont la vocation consiste à transformer le monde en marchandises, ne peut poursuivre ce processus sans menacer l’humanité d’un effondrement à la fois financier, social, politique et écologique. Prendre acte de cette situation conduit à prôner un autre type de revenu d’existence, démonétarisé. En d’autres termes: la gratuité, dont il s’agirait de défendre l’extension, car elle n’a jamais totalement disparu.

Rue Haute, deux personnes âgées reçoivent un colis avec le sourire, mais refusent dignement une tasse de café … pour ne pas abuser

 

 

 

1 réflexion sur « Pauvreté: on s’arrête, on réfléchit »

  1. LM

    Vive le revenu universel… pour ceux qui n’ont pas de travail…et sans aucun jugement… car tout le monde a le droit d’avoir une vie décente. Notre humanité mérite cela. LM

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