Taxer les cochonneries

photo Alex Guillaume / Unspalsh, CC BY-SA in The Conversation

Si vous consommez souvent de la charcuterie industrielle, les débats de l’Assemblée nationale française de ce mercredi vous concernent. Les députés vont étudier un amendement visant à instaurer une taxe sur la charcuterie contenant des sels nitrés, pour des raisons sanitaires.

Le problème vient de la substance utilisée dans la fabrication des saucissons et jambons industriels. Le nitrate, en lui-même, n’est pas toxique, mais une fois ingéré, il va se transformer en d’autres composés, toxiques, comme les nitrites, qui peuvent augmenter les risques de cancer, notamment colorectaux (1). C’est sur cette subtilité que se fondent les industriels et leurs lobbys pour continuer à défendre l’utilisation des sels nitrés, alors que les preuves scientifiques de leur dangerosité sont avérées.

Plutôt que de taxer ces charcuteries, en espérant en réduire la consommation, ne pourrait-on se demander pourquoi ne pas interdire l’usage de toute substance toxique dans nos aliments ?
Sans doute, une telle interdiction mettrait l’industrie en danger, mais elle pourrait aussi bien stimuler la recherche d’une alternative saine ? Quant aux discours sur les bienfaits des nitrites ou des nitrates, ce sont évidemment des « fake », produits ou instrumentalisés par des industriels, inquiets de trop de réglementations. C’est pourquoi il est important de s’appuyer sur de véritables connaissances scientifiques, libérées de potentiels conflits d’intérêts. Vous trouverez ces démonstrations scientifiques dans l’article en français de The Conversation – academic rigour journalistic flair.

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(1) chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18 % » ; l’ANSES française recommande de limiter la consommation de charcuterie à 25g par jour

 

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