Un devoir de protection

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Tout a été dit sur l’inimaginable incendie de Notre Dame de Paris en pleine restauration. Je m’étonne cependant de ne pas (encore) entendre grand-chose à propos de l’absence de surveillance efficace d’un tel chantier. Alors que des détecteurs de fumée sont obligatoires dans le moindre appartement de Bruxelles, on peut être surpris de constater que rien ne semblait avoir été mis en place pour monitorer efficacement un chantier où soudures et chalumeaux représentent un danger connu et prévisible. L’enquête permettra de voir s’il y a eu manque de prévoyance ou défaillance des systèmes de surveillance en place. Détecté dès son origine, tout foyer d’incendie peut être maîtrisé par les hommes du feu, ce qui n’est plus le cas dès que le brasier s’emballe.

Cette tragédie ne soulève-t-elle pas la question de la conservation d’œuvres d’art majeures dans des églises qui ne peuvent être monitorées et protégées comme le sont des musées modernes ? A Bruxelles, et surtout en Flandre, des oeuvres d’art inestimables, des reliques et des trésors se trouvent conservés dans des églises pour lesquelles ces oeuvres ont été réalisées, mais dont les bâtiments ne peuvent assurer efficacement la protection contre le feu, mais aussi contre les dégâts des eaux, de l’humidité ou contre le vandalisme et le vol.

L’Adoration de l’Agneau Mystique des frères Van Eyck visible ICI en haute définition, a connu bien des aventure et vient d’être restaurée dans toute sa splendeur, mais cette oeuvre est-elle bien à l’abri du feu et des dégradations dans la cathédrale Saint-Bavon ? Malgré toutes les précautions prises, est-ce le lieu idéal pour sauvegarder ce trésor mondial de l’humanité ? L’incendie de Notre Dame de Paris, n’a-t-il pas démontré à suffisance l’impuissance des hommes du feu face à des bâtiments d’une telle ampleur et difficilement approchables ? Autant vitraux, orgue et mobilier fixe font partie intégrante de l’édifice, autant les œuvres d’art qu’abritent les églises pourraient être mieux protégées dans les bâtiments conçus à cette fin. Une réflexion ne s’impose-t-elle pas à Bruxelles comme ailleurs ?

Images Google Arts @ culture & Lukas Art in Flanders 

2 réflexions sur « Un devoir de protection »

  1. Bernard Gentil

    Mais oui, bien sûr – un gardien de nuit est la moindre des choses.
    Laxisme, etc.
    Bernard

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  2. potteve

    Effectivement. C’est la 1ère chose à quoi j’ai pensé en voyant les images de l’incendie. Pourquoi, dans des structures totalement en bois comme les toitures de Notre-Dame, n’y avait-il pas de détecteurs de fumée reliés à une de pompiers proche? Pourquoi n’y avait-il pas de « sprinklers » (extincteurs automatiques à eau) ? Au prix de gros, ces dépenses-là auraient été bien moins coûteuses qu’une reconstruction. Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’inspection par un expert des pompiers, un expert des matériels de détection et un expert des assurances, dans un lieu religieux et touristique aussi emblématique et aussi riche en oeuvres d’art ? À défaut, on aurait pu au moins y loger un « Quasimodo » et une « Esméralda » (non-fumeurs bien entendu) comme gardiens…

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