Bruxelles est à nous ! Brussel is van ons !

 

« Brussel is van ons » c’est ce que chantaient les ketjes de toutes les couleurs de Cureghem, entendus lundi soir à La Tentation. Message central de cette soirée, tout comme celui du livre Demain Bruxsels, qui invite à « construire ensemble le peuple de Bruxelles » en adaptant les institutions qui brident nos aspirations. Avec une sono quelque peu dépassée par la présence de quelques 340 Bruxelloises et Bruxellois, le débat fut animé. Philippe Van Parijs a tenté d’en livrer à chaud les premières conclusions. Lisez les ICI. C’est comme si vous y étiez.

Extraits. Pour la construction d’un peuple la langue est souvent essentielle. Contrairement à la Flandre et à la Wallonie, Bruxelles ne peut espérer se construire comme peuple par le ralliement à une langue commune, mais bien dans le multilinguisme, par la diffusion des trois langues-liens :  le français, le néerlandais et l’anglais comme langue de la communauté internationale.

750.000 personnes sont venues s’installer à Bruxelles en 10 ans, dont 500.000 en provenance de l’étranger. Mais 750.000 l’ont quittée, dont 350.000 vers l’étranger. Stagnation démographique donc ? Pas du tout. A Bruxelles, on naît bien plus qu’on ne meurt. En 10 ans, la population bruxelloise totale a gonflé de plus de 100.000 habitants. Est-il possible de faire peuple avec une population aussi diverse et aussi fluide ? Beaucoup en doutent, comme Jules Destrée, dans sa célèbre lettre au roi *. Le peuple qu’il s’agit de construire n’est pas celui du populisme, celui qu’on veut opposer à la « classe politique ».  C’est un peuple qu’il s’agit de construire ensemble, avec l’aide des citoyennes et citoyens qui sont prêts à sacrifier une part de leur vie pour se porter candidats et assumer des responsabilités politiques. Le rôle de la société civile n’est pas de les harceler mais de les aider à bien faire.

Une sorte de chant du cygne d’Aula Magna, qui vous proposera en juin de participer à un forum qui verra peut-être sa renaissance sous une autre forme. On en reparlera.

 

* Dans une lettre au roi en 1912, Jules Destrée déclarait qu’il n’y a pas de Belges, seulement des Flamands et des Wallons, et d’ajouter :
« Une seconde espèce de Belges s’est formée dans le pays, et principalement à Bruxelles. Mais elle est vraiment peu intéressante. Elle semble avoir additionné les défauts des deux races en perdant leurs qualités… Cette population de la capitale, dont quelques échantillons épars existent en province, n’est point un peuple : c’est un agglomérat de métis ».
Un siècle plus tard Jan Jambon le paraphrase : « Tegen de wil van een volk kan je nooit ingaan. Alleen zijn de Brusselaars voor mij geen volk, geen natie… Brussel is een versnippering van van alles en nog wat. »

3 réflexions sur « Bruxelles est à nous ! Brussel is van ons ! »

  1. zwanzeur

    Fusionner les communes dans une grande municipalité permettra certes d’améliorer la gestion de la ville, sans pour autant toucher à la sacro sainte représentation garantie flamande. Pour autant elle ne fera qu’amplifier ce qui est la nature même du problème bruxellois : des partis communautaires qui prennent des décisions qui ne sont pas dans l’intérêt des habitants, car elles sont imposées d’en haut. Rançon de la particratie à la Belge. C’est malheureux mais l’échelon communal est encore le seul ou les bruxellois se sentent représentés.
    Quant à l’enseignement bilingue, c’est retarder d’une guerre. Sans aucun doute il aurait permis d’éviter les conflits communautaires qui sont à l’origine de tout ces maux. Mais aujourd’hui, avec une population toujours plus cosmopolite, il n’est plus qu’une illusion dépassée. Sans parler de la difficulté que représente pour les enfants issus de l’immigration d’apprendre dans une autre langue que leur langue maternelle. Du reste Anuna De Wever et Adélaïde Charlier parlent ensemble en anglais…
    Tout cela me fait penser à ce parti « Pro Bruxelles ». En page d’accueil de leur site web on pouvait voir une vidéo montrant une sale à moitié vide, occupé de quelques sexagénaires, avec un gros plan sur l’un d’entre eux assit, endormis. Comment peut-on être idiot à ce point ? Quant à Philippe Delstanche, si son engagement passe avant son égo, il ferait mieux de comprendre qu’il serait préférable qu’il ne se présente plus face à une caméra de télévision. Ce parti était tellement nul que nombreux sont ceux qui ont pensé qu’il avait été constituer précisément pour démontrer que toute tentative d’initier un mouvement régionaliste bruxellois était vouée à l’échec.
    Face aux considérables enjeux financiers, la défense de Bruxelles ne peut-être qu’un combat. Les autres régions ne laisseront pas facilement partir la poule aux œufs d’ors. Et l’actualité nous montre que seul une mobilisation massive peut faire bouger les choses. Et il y a de l’espoir, car le sentiment d’appartenance bruxellois est de plus en plus manifeste, en particulier chez les jeunes en manque de repère.

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  2. Eliane Demunter

    Pas mal d’idées intéressantes mais A IGNORER à tout prix : la régionalisation de l’enseignement.

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  3. robert manchon

    blockquote, div.yahoo_quoted { margin-left: 0 !important; border-left:1px #715FFA solid !important; padding-left:1ex !important; background-color:white !important; } Le peuple de Bruxelles, quelle fatuité. En réalité la tentative de faire entrer par la fenêtre la volonté boche d’un « gross brussels » dont révaient les allemands occupants Bruxelles durant la seconde guerre mondiale. Et l’assimilation des francophones dans un melting-pot soi disant « peuple ».Prochaine étape sans doute un parti « bilingue » attrape-voix.R. Manchon 

    Envoyé depuis Yahoo Mail pour iPhone

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