Avez-vous peur des pauvres ?

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Ils ne nous ressemblent pas. Ils ne nous ressemblent plus. Ils incarnent ce que nous ne voulons pas pour nous, ni pour nos proches. Les pauvres seraient-ils les nouveaux pestiférés, les intouchables de notre société ?  La peur ou l’indifférence qu’ils suscitent a donné naissance à un nouveau terme: la pauvrophobie.

Au coeur de la ville, la pauvreté s’affiche comme une réalité quotidienne. Selon Statbel, un Belge sur cinq n’arrive pas à joindre les deux bouts, et à Bruxelles ce serait  pire. « Les plus démunis et en particulier les sans-abri souffrent de l’ignorance et souvent de la condescendance de la société. Un isolement, un sentiment de déshumanisation qui sont parfois plus douloureux encore que la précarité elle-même. » RTBF – L’envers du décor sur 7 à la Une. En attendant une révolte du peuple des bas revenus ? déjà présente dans le mouvement des gilets jaunes.

La présence des personnes pauvres en rue, dans le métro, à côté des banques et des temples de la consommation, donne un visage au phénomène de la pauvreté au XXIè siècle. Difficilement supportable. Les cacher ou les bannir n’est en aucun cas admissible. Ce ne sont pas les pauvres qu’il faut chasser, mais la pauvreté et les bandes organisées qui les exploitent. Comment sont-il si nombreux à passer entre les mailles du filet social développé par notre société d’abondance ? La chute peut être rapide: une séparation, une perte d’emploi, des dettes, une maladie mentale ou physique, un choc. La générosité et la compassion n’en viendront pas à bout. Mais, si vous pouvez un regard, un sourire, une parole vraie, c’est  » un retour parmi la communauté des humains « , me dit quand même une ancienne assistante sociale – aujourd’hui sans domicile fixe.

Non, pas de photo.

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