Ni interdiction, ni obligation …

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Il y a quelques années déjà, des jeunes filles de culture musulmane – voilées et non voilées – défilaient dans les rues de Bruxelles avec ce calicot à propos du voile:  » Ni interdiction. ni obligation « . L’interdiction du port du voile par les élèves dans certaines écoles a inévitablement conduit à la création d’écoles musulmanes. L’obligation faite à des jeunes filles de porter le voile sur injonction de leur père ou de leurs frères, les a privées de leur liberté d’expression.

Dans un pays qui fait de la neutralité de l’Etat un socle de son fonctionnement, peut-on cependant imaginer une policière, un juge ou une enseignante portant le foulard, la kippa ou le turban ou une croix en or ? Le citoyen aura-t-il encore le sentiment d’être traité en toute indépendance ? Pour moi, l’interdiction de signes convictionnels pour les employé.e.s de la fonction publique en contact avec les citoyens s’impose, dans l’intérêt de tous.

Il y a trois ans, Actiris a dû adapter son règlement suite au recours d’un employée devant le tribunal du travail, contre le règlement qui avait interdit le voile en 2013. Depuis, les employées qui le souhaitent peuvent porter le voile, même si elles occupent des fonctions en contact avec le public. Certains estiment que ce principe de neutralité débouchait en réalité sur de l’exclusion. Ce n’est pas mon avis, mais vous trouverez ICI un article de la RTBF qui aborde cette question.

6 réflexions sur « Ni interdiction, ni obligation … »

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  2. Yvan Vandenbergh

    Merci pour vos réactions. J’en reçois d’autres par email. Manifestement nous somme assez divisés sur le sujet. Les arguments des uns et des autres valent la peine d’être entendus. Je vais essayer de les rassembler et de les publier dans un prochain billet.

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  3. Francois Carton

    @MG : C’est JUSTEMENT « …parce que nous amenons tous notre identité au travail… » qu’à fortiori, le devoir de réserve S’IMPOSE pour les représentant de l’Etat. Parastataux inclus.

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  4. Micheline Gérard

    Qui est neutre ? La neutralité n’existe pas, tous, nous amenons notre identité personnelle au travail. Se focaliser sur un signe extérieur ne mène à rien. Concilier pratiques religieuses et vie professionnelle n’est pas simple.
    Pourquoi les articles écrits sur les femmes musulmanes se focalisent toujours sur la question du foulard ? N’y a-t-il pas un problème de discrimination à l’embauche à l’égard des femmes et des hommes issus de la diversité en général ?
    Je travaille en insertion socio-professionnelle et c’est mon ressenti profond.
    Je pense que c’est la 1re fois que je ne suis pas en accord avec votre papier.
    Mich@

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    1. Yvan Vandenbergh

      Merci beaucoup pour cette réaction comme pour celles reçues à mon adresse mail.
      C’est effectivement un point de vue personnel que j’ai exprimé là en écrivant clairement « pour moi … ». Je ne demande à personne de le partager. L’espace est entièrement ouvert pour l’expression d’autres positions.

      Je partage totalement le « Ni obligation, ni interdiction » qui est loin d’être en vigueur aujourd’hui, mais il me semble que les représentant.e.s de l’Etat en contact avec le public ont un devoir de réserve quant à l’expression de leurs croyances et opinions, qu’ils soient femmes ou hommes. Cela vaut aussi pour les signes extérieurs de ces opinions.

      Lorsque je serai appelé chez la Juge de Paix pour un conflit avec mon voisin de culture musulmane, je ne voudrais pas être soumis à la décision d’une juge portant le voile et je ne crois pas que mon voisin se sentirait équitablement traité si le juge portait la kippa. Qui mettrait son enfant dans une école publique avec comme institutrice une femme voilée, un instituteur à turban ou en djellaba ?

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      1. michagege

        Sachez que je comprends votre position. Et, 😉 ne la partage pas.
        « Lorsque je serai appelé chez la Juge de Paix pour un conflit avec mon voisin de culture musulmane, je ne voudrais pas être soumis à la décision d’une juge portant le voile et je ne crois pas que mon voisin se sentirait équitablement traité si le juge portait la kippa. »
        Mais avez-vous confiance en l’impartialité du juge qui pourrait être d’extrême droite, d’extrême gauche, être raciste, homophobe, etc. ??

        « Qui mettrait son enfant dans une école publique avec comme institutrice une femme voilée, un instituteur à turban ou en djellaba ? »
        Je pense sincèrement que si un jour cela devait se poser, ce ne serait que pure provocation de la part de l’instituteur/trice. Se poserait alors la question de l’enseignement que donne cette personne. C’est à ce niveau que se porterait ma réflexion quant au choix de l’école de mes petits-enfants.
        Et dans les écoles du réseau privé de mon quartier populaire, nombreuses sont les aides maternelles qui portent le foulard. Comment sont elles considérées par les parents, je ne le sais pas.

        Merci pour vos rubriques. Je les lis toujours avec beaucoup d’attention.

        Mich@

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