Pourquoi notre réseau ferré patine ?

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Pierre Laconte est le rapporteur d’un colloque qui a comparé le réseau ferré de Zurich et celui de Bruxelles. Il y a aussi consacré un livre. Le réseau exemplaire de Zurich et de sa région présente une grande cohérence politique entre aménagement du territoire et transport, entre desserte de la ville et desserte de la périphérie, et entre modes de transport. Par contre, le réseau bruxellois est confronté à une multiplicité de décideurs (19 communes, région de Bruxelles-Capitale et régions flamande et wallonne, gouvernement central et SNCB) et de politiques fluctuant en fonction des majorités. Le projet de réseau express régional à gestion regroupant les acteurs n’a pas été mis en œuvre.

Finalement, l’accessibilité générale de Bruxelles reste essentiellement due à l’acquis de réalisations historiques : l’interconnexion entre les gares du Nord et du Midi et la création de la gare centrale en 1952, la liaison de ces gares avec l’aéroport depuis 1958 et entre le quartier européen et l’aéroport à partir de 2016. Alors que les nombreuses gares du territoire bruxellois et de sa périphérie pourraient constituer un sorte de deuxième réseau métro à disposition des Bruxellois et des navetteurs, on ne voit pas ces infrastructures afficher clairement l’ambition de participer à l’offre de transports en commun de Bruxelles et de devenir une alternative crédible à la voiture individuelle.

N’est-ce pas là, que l’on est contraint de constater les conséquences néfastes de la situation institutionnelle de la Région de Bruxelles ? Pour ceux qui en doutent encore, une nouvelle réforme de l’Etat ne s’impose-t-elle pas pour sortir de cet imbroglio et permettre à la capitale de l’Europe de faire aussi bien que Zurich ?

2 réflexions sur « Pourquoi notre réseau ferré patine ? »

  1. Francois Carton

    Oui ! si nous voulons vivre bien dans cette Région au PIB parmi les plus élevé d’Europe, il nous faut une nouvelle réforme de l’Etat. Et pour une fois, ce serait les francophones bruxellois et wallons qui seraient les demandeurs. Après tout, c’est inscrit dans les astres pour peu que nous nous en rendions compte :
    1) Constat d’échec : impossible de faire beaucoup mieux dans le cadre actuel.
    2) Constat de frustration : pourquoi diable devrions-nous accepter que notre belle ville reste aussi pouilleuse quand on connait sa part dans le PIB national ? Pourquoi diable faudrait-il continuer à plier l’échine devant les innombrables freins qui castrent nos plus beaux projets ?
    3) La RBC a été crée en accordant la parité (nécessité de la double majorité) aux flamands bruxellois ultra-minoritaire (environ 8%) et un financement totalement hors de proportion. C’est un déni de démocratie et une captation de ressources (sans compter celle, beaucoup plus importante, liée à la répartition de l’IPP sur base du domicile).
    Le pas-de-porte a été largement payé, la RBC existe dans nos coeurs et personne ne pourra plus revenir en arrière.
    Alors oui, j’estime qu’une révision institutionnelle faite à l’initiative des francophones est effectivement inscrite dans les astres : apprenons à lire une autre partition que celles imposées par la Flandre depuis des décennies.

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