Un conglomérat de métis

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Suite aux courants régionalistes et sécessionnistes qui se développent en Europe, il est peut-être nécessaire de rappeler qu’une démocratie mature doit fonder sa légitimité sur l’adhésion des entités qui la composent. Nous sommes loin de l’obligation et de la contrainte. Cette adhésion se mérite et se négocie.

En 1912, Jules Destrée, adressait au roi Albert 1er une lettre intitulée Séparation de la Wallonie et de la Flandre. Elle débute par cette phrase célèbre: « Sire, vous régnez sur deux peuples. Il y a, en Belgique, des Wallons et des Flamands, il n’y a pas de Belges ».
Mais ce n’est pas tout, les « Wallons et les Flamands de Bruxelles » vont en prendre pour leur compte:  » Une seconde espèce de belges s’est formée dans le pays, et principalement à Bruxelles. Mais elle est vraiment peu intéressante. Elle semble avoir additionné les défauts des deux races, en perdant leurs qualités. Elle a pour moyen d’expression un jargon innommable dont les familles Beulemans et kakebroek ont popularisé la drôlerie imprévue … Cette population de la capitale, dont quelques échantillons épars existent en province, n’est point un peuple; c’est un conglomérat de métis. « 

Essai. Les États-nations et les identités nationales perdent de leur importance par rapport aux nouvelles entités régionales, supranationales et mondiales. Bruxelles semble s’inscrire dans ce courant en optant pour la tendance postnationaliste. Les habitants de Bruxelles ne se considèrent pas comme une nation, mais plutôt comme un peuple composé de personnes d’origines diverses qui vivent en société sur un territoire déterminé et construisent progressivement leur propre « civilisation ».

3 réflexions sur « Un conglomérat de métis »

  1. Van Bambeke Michel

    C’est plutôt le replis sur soi des régions « riches » comme la Catalogne, le nord de l’Italie, …la Flandre, etc…Payez pour les autres c’est fini.

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  2. Roger Gennotte

    D’accord pour la Zinneke Parade, mais cette réflexion peut mener beaucoup plus loin. La volonté des Catalans, après celle des Écossais , celle des Flamands et bien d’autres qui n’ont pas le droit ou la force de s’exprimer, montrent bien une volonté de se défaire de vieilles entités. Et, à la réflexion, n’est-ce pas l’existence de ces vieilles entités qui rend l’Europe impraticable ? La Flandre, la Catalogne, l’Écosse, sont autant de pays aussi vivables que de nombreux autres pays européens, comme l’Irlande, les Pays Baltes, sans parler des pays confettis comme Malte, Luxembourg, Chypre etc….Conclusions: les grands États, France, Allemagne, Italie, Espagne, ont eu le mérite de créer l’Europe actuelle. Mais aujourd’hui, ils sont devenue des facteurs réactionnaires, des facteurs de blocage. Il faudrait les dissoudre en plusieurs États indépendants et c’est là que la Catalogne doit faire réfléchir notre Europe si elle veut avoir un avenir !

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