Voitures de société ou transports publics performants ?

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Terminer le RER devrait coûter 1 milliard à l’Etat. Les voitures de société lui coûtent 2 milliards tous les ans. En réduisant de moitié le nombre de voitures de société, l’Etat pourrait non seulement finir rapidement le RER, mais pourrait affecter chaque année 1 milliard pour des alternatives performantes à la voiture individuelle. C’est ce que j’ai appris mardi par Brussels Studies à l’Université Saint-Louis et qui est cité par Bruzz et détaillé par Le Soir. Une synthèse qui suscitera sans doutes des commentaires est livrée par la DH.

Il n’y a qu’à … mais ce n’est pas si simple, parce que chacun sait que la plupart des voitures de société – dont des catégories précises d’employés et de dirigeants profitent – constituent en réalité un complément de salaire non taxé, d’où perte pour le Trésor.

Ce sont souvent les mêmes qui se plaignent du temps et de l’argent perdus dans les embouteillages  – par les 400.000 voitures qui circulent à Bruxelles – qui s’opposent à limiter le nombre de voitures de société. L’Echo publie le montant des embouteillages à Bruxelles: 105 millions par an et l’avis du patron de BECI qui estime le système à bout de souffle.

Mais à l’approche des élections quel est le parti qui va oser toucher à cette vache sacrée belge ?

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« … le sentiment de ras-le-bol est généralisé. On doit revoir de fond en comble le modèle des voitures de société, promouvoir les modes alternatifs dont le vélo. Nous sommes par exemple convaincus que la technologie va beaucoup aider à débloquer la situation. Ainsi n’y a-t-il désormais plus chez les jeunes générations de besoin de possession d’une automobile à tout prix. La mobilité partagée est aussi un moyen d’avancer vers une solution. »

Olivier Willocx –  Brussels Entreprises Commerce and Industry »

5 réflexions sur « Voitures de société ou transports publics performants ? »

  1. Edouard DE LOVINFOSSE

    Bonjour, je ne dispose pas d’une voiture de société et quand bien même on m’en proposerait une que je la refuserais. Mon lieu de travail se situe en centre-ville et par bonheur à moins de 50 mètres d’une station de métro… Par conséquent, je suis un utilisateur inconditionnel des transports en commun pour mes déplacements domicile-travail.
    En revanche, je suis un chaud partisan de l’octroi sans limite des voitures de société aux salariés. La principale raison est la suivante : si demain toutes les personnes qui bénéficient d’une voiture de société devraient se déplacer en transports en commun, ce serait purement catastrophique car il n’y a actuellement pas assez d’offre pour répondre à cette soudaine demande. Autrement dit, ce sont les utilisateurs actuels des transports en commun (déjà proches de la saturation) qui seraient lourdement pénalisés.
    La STIB a reconnu que tous les investissements qu’elle réalisera dans les prochaines années seront à peine suffisants pour répondre à la demande liée à l’explosion démographique que connaît la Région bruxelloise.
    Enfin, croire qu’un accord entre l’État fédéral et les trois Régions du pays, ainsi que la collaboration de quatre sociétés de transport en commun, la SNCB, la STIB, De Lijn et le TEC permettra une amélioration rapide de la situation, relève de la naïveté. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la saga du RER, dont l’entrée en service nous avait été annoncée pour 2013 et aujourd’hui reportée à 2026 voire 2030.

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    1. dhph99

      Et donc la solution ne passe t’elle pas par le vélo? Le vélo pour tous ceux qui le peuvent et le transport publiques pour les autres. Les véhicules personnels pour les personnes à mobilité réduites et le transport de marchandise lourdes. En ciblant le vélo et les bus on investi dans des technologies low tech d’une grande flexibilité et ne demandant pas des travaux d’infrastructures gigantesques et couteux du type des tunnels et autre viaduc qui posent tellement question actuellement. Voir le livre inspirant de Philippe Bihouix à ce sujet: http://www.seuil.com/ouvrage/l-age-des-low-tech-philippe-bihouix/9782021160727

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  2. Matthieu (aussi)

    Cette opposition entre voitures de société et transports publiques performants est à mon avis un faux problèmes.
    Les voitures de société sont avant tout un moyen de donner un complément de salaire aux cadres, alors que le niveau des taxes sur le travail en Belgique est extrêmement haut. Tant que les transports en communs ne seront pas efficaces, supprimer les avantages sur les voitures de société ne fera que se transférer dans une utilisation accrue de voitures individuelles (et un vieillissement prévisible du parc automobile, finalement nuisible à l’environnement). Les compléments de salaires non taxés devraient prendre des formes différentes (en particulier prime au logement, complémentaires santé…) pour encourager la relocalisation dans Bruxelles des familles. Je connais différentes personnes qui seraient prêtes à laisser tomber leur voiture de société si les systèmes alternatifs étaient intéressants.
    Les transports en communs doivent être améliorés, certes, et à partir du moment ou de bonnes solutions seront disponibles (ainsi qu’une part mesurée de dissuasion…), le transfert vers les transports en communs se fera naturellement.
    Voir des villes comme Nantes, Grenoble, Copenhague, Amsterdam…

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    1. dhph99

      Bonjour, avez-vous des références montrant que l’abandon des voitures de société serait mauvais pour l’environnement à terme? A mon avis, en enlevant l’incitant financier, chacun serait amené à gérer ses moyens de transports en bon père de famille, en prenant une voiture plus petite ou partagée par exemple. De plus, un parc vieillissant est probablement plus polluant pour la qualité de vie (air) immédiate mais épargne les ressources naturelles et l’énergie grise nécessaire à la production de ces véhicules.

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      1. Matthieu (aussi)

        Bonjour, bon point effectivement. Mon approche ici était surtout sur les émissions des voitures circulant en ville. Les voitures plus récentes polluent moins, et donc à nombre égal de véhicule, un parc récent diminue les émissions et particules fines. Cela ne prend pas en compte la conséquence de la fabrication des ces voitures neuves, et je rejoins votre commentaire de ce point de vue.
        Il est aussi exact qu’un usage différent de la voiture (covoiturage, voitures partagées…) font partie de solutions possibles.
        Le meilleur moyen pour moi d’éviter les navetteurs est d’encourager davantage les gens à habiter plus près de leur lieu de travail, en transférant les aides aux voitures de fonction vers des aides au logement, également déductible par exemple.
        Ce sur quoi j’insiste c’est que mettre en opposition un avantage salarial avec des transports en communs de bonne qualité est un faux problème. Si les transports en communs permettaient de gagner du temps sur la voiture, il y aurait moins de gens dans les bouchons…

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