Se passer de voiture

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Avec la rentrée et les nombreux chantiers, les sempiternels embouteillages sont de retour. 82% des Bruxellois aimerait voir le nombre de voitures sur nos routes diminuer. Mais pas la leur … Cependant 62% des Bruxellois seraient prêts à moins utiliser leur voiture si des alternatives appropriées étaient proposées. C’est L’Echo qui affirme cela sur base d’une enquête européenne.

A Bruxelles, 60% des citadins interrogés ont encore accès à leur propre voiture. Un chiffre qui ne tient pas compte des navetteurs. 29% des possesseurs de voitures Bruxellois interrogés en possèdent plus d’une par ménage. Ils pourraient se passer d’une seconde voiture s’il y avait une bonne offre alternative faite d’applications à la demande et de transports publics.

Mais ces alternatives existent déjà. Les transports en commun sont souvent plus performants qu’on ne le pense, les voitures et vélos partagés sont présents dans toute la ville et des applications permettent de contacter un chauffeur à tout moment en toute sécurité. Suffit de s’abonner, de charger une application … et de vouloir s’en servir. Voilà comment diminuer immédiatement le nombre de voitures en ville et en finir avec les bouchons selon cette enquête.

2 réflexions sur « Se passer de voiture »

  1. Veronique de Potter

    Il y a 4 ans, une de mes filles qui apprenait à conduire a plié en accordéon ma vieille voiture familiale après 15 années de bons et loyaux services (plus de peur que de mal heureusement). Comme je me déplaçais déjà presque tout le temps en vélo et que mes 3 filles (qui ont toujours été à l’école à pied, à vélo ou en transport en commun, je précise) devenant grandes et ayant chacune un abonnement de transport en commun et un vélo, je me suis demandé si cela valait la peine de racheter une voiture. J’ai décidé de d’abord tester le système Cambio pendant 6 mois. J’habite Schaerbeek et il y a une station à 5 min à pied de chez moi. Je n’ai jamais racheté de voiture, je me déplace toujours essentiellement à vélo, j’utilise les voitures Cambio environ 1 à 2 fois par semaine, surtout pour le transport de choses lourdes et/ou volumineuses, ou pour me rendre dans des lieux situés hors de Bruxelles, beaucoup moins dans Bruxelles même, j’ai aussi une carte Mobib de la STIB pour déplacements en tram, métro, bus et train dans Bruxelles, et il m’arrive de prendre le taxi (surtout quand je pars en voyage avec des valises). Je concentre autant que possible les déplacements qui doivent se faire en voiture. Au début, il fallait réserver assez longtemps à l’avance pour avoir une voiture Cambio le samedi, mais le nombre de stations a vite augmenté et le nombre de véhicules par station aussi. Quand ma fille aînée qui kottait et étudiait son bachelier à Louvain-la-Neuve a eu son permis de conduire, j’ai fait une demande pour une carte supplémentaire pour qu’elle puisse louer des voitures Cambio à LLN, sur mon compte. Grosso modo, j’en ai pour une centaine d’euros par mois de location de voiture. Je ne m’interdis aucune activité ni en journée, ni en soirée, ni le weekend parce que je n’ai pas de voiture perso. Je voyage le plus souvent en train et en covoiturage avec des amis, et parfois en avion. Et je n’ai aucun souci de réparation, d’entretien, de contrôle technique. La voiture partagée comme 2ème (ou même 1er) véhicule familial me semble une des solutions viables pour désencombrer Bruxelles. Le développement des déplacements à vélo aussi, mais l’infrastructure cyclable ne suit guère (tandis que l’infrastructure automobile s’effrite partout ;-)). Ma fille aînée vivant depuis 2 ans à Copenhague où elle a fait son master d’ingénieur à l’université polytechnique, je mesure à chacune de mes visites là-bas le retard de la Belgique et tout particulièrement de Bruxelles en matière de mobilité durable et intelligente.

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  2. Philippe Casse

    Merci de ce petit article intéressant auquel je voudrais ajouter quelques réflexions et/ou informations qui pourraient se révéler utiles.
    – sur les quelques 4.800.000 ménages belges, un peu moins de la moitié ne peuvent ou ne veulent avoir qu’une seule voiture, un quart ne peuvent ou ne veulent pas en avoir et le reste, soit un dernier quart dispose de deux voitures ou plus. Mais l’analyse sociologique du comportement de ces derniers montre clairement que dans un très grand nombre de cas, chaque véhicule de ce « parc familial de véhicules » est moins la « seconde ou la Nième voiture du ménage en question » mais bien LA voiture d’une personne spécifique.
    – des études montrent que le recours trop fréquent à l’automobile pour des déplacements qui pourraient se faire avec un autre mode (pieds, vélo, tram, bus, métro, …) découle le plus souvent d’un manque de réflexion préalable au déplacement pour le rendre d’abord plus efficace, plus économique voire souvent même plus rapide. Ce manque de réflexion est causé par un manque d’information de l’Homo Mobilis en question soit trop peu de disponibilité intellectuelle parce que ce déplacement est un souci de plus qui occupe trop d’espace cérébral.
    – la manque de réflexion est aussi la cause d’un choix inadéquat d’itinéraire qui fait rester l’automobiliste un temps inutilement long sur la route et donc « dans le chemin des autres usagers ».
    – l’usage de plus en plus fréquent de GPS « passifs » rassemblent trop d’automobilistes sur les itinéraires principaux qui s’encombrent plus vite que dans le temps.
    – j’ai la chance de conduire dans une quinzaine de pays chaque année et je suis toujours intéressé par les comportements plus efficaces de certaines « communautés » de conducteurs qui génèrent moins d’embouteillages avec des volumes de trafic qui paraissent plus importants que les nôtres en Belgique : les Allemands par une certaine intelligence collective dans le trafic, les Anglais par une courtoisie quasi sans défaut et les Italiens par une créativité typique qui leur fait adopter en permanence la solution dynamique sur la route.
    Les membres de chacune de ces « communautés » adoptent à leur mode propre une sorte de devise que les Belges devraient sinon méditer sinon adopter : « le devoir d’efficacité » indispensable pour faire l’usage le plus parcimonieux de ce bien collectif qu’est l’espace public.
    – quelques pistes pour y arriver plus vite :
    — passer rapidement à la taxe kilométrique
    — recommander l’usage des GPS intelligents comme Wase parce qu’ils évite d’alourdir les embouteillages déjà crées
    — décourager les autorités locales de créer des sens uniques qui ont la détestable propension à allonger l’itinéraire d’un déplacement qui le fait rencontrer et donc le temps « dans le chemin des autres »
    — gérer le trafic par sa « variable explicative » qu’est le parking ! En effet, c’est la certitude ou la conviction de pouvoir se débarrasser de sa voiture à destination qui fait que l’on choisit l’auto pour un déplacement. Monsieur de La Palice en aurait dit autant. L’exemple de Copenhague en est la démonstration quasi parfaite.
    — installer des parking de « persuasion » (et pas de dissuasion ! ) à proximité des têtes de stations des lignes de métro
    — réaliser au plus vite un cadastre des emplois en entreprises ou administrations urbaines et assister tous les emplois « sédentaires » à trouver d’autres moyens que l’automobile pour se rendre au travail.
    — se réjouir de ce que 5% de voiture en moins dans un embouteillage structurel contribuent à le faire rapidement disparaître.

    Mais n’oublions pas que l’Automobile est le mode de transport qui doit assurer tous les déplacements de personnes ou de marchandises que les autres modes ne peuvent ou ne veulent pas assurer !
    Philippe Casse
    Historien de l’Automobile
    ancien membre de la Commission de la Mobilité de la Région de Bruxelles Capitale

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