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En démocratie, Paul Jorion estime que le devoir et le métier des citoyens est de consacrer le temps nécessaire à s’imprégner des idées qu’ils jugent les plus adéquates pour diriger la Cité, c’est-à-dire pour exercer leurs droits et devoirs politiques de citoyens. Une société où tous les citoyens seraient omniscients (tout savoir) et omnipotents (tout pouvoir) est impossible. Il est impossible que chaque citoyen soit expert en tous les sujets, assiste à tous les débats publics ou lise seulement tous leurs comptes-rendus.
Pour se forger une opinion et exercer ses droits politiques en connaissance de cause, il est indispensable de passer par une interface intellectuelle entre le monde politique et le monde citoyen. Cette interface remplit une fonction essentielle de nos démocraties, au point qu’on l’a appelée « 4ème pouvoir », aux côtés des 3 pouvoirs classiques du Législatif, de l’Exécutif et du Judiciaire.
Aujourd’hui ce « 4ème pouvoir » ne se résume plus à la presse et s’il comprend toujours la presse traditionnelle (presse écrite et audiovisuelle, en ligne, etc.), les journalistes et les intellectuels, il doit compter de plus en plus sur une galaxie « d’intermédiaires médiatiques », de « prescripteurs d’opinion » : blogs, sites Internet, syndicats, think tanks, associations de citoyens, chercheurs, intellectuels amateurs, … et encore plus récemment : Facebook, Twitter, et autres où chacun peut devenir lui-même prescripteur d’opinion, à l’échelle de sa sphère d’influence. Qu’on apprécie ou non cet état de fait.