Le goût perdu de la démocratie ?

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Lors des prochaines élections, si le vote n’était pas obligatoire, le plus grand parti bruxellois pourrait bien être (comme en France) le parti des abstentionnistes, de ceux qui ne croient plus en la démocratie.

Mayeur au PS, De Decker au MR, Milquet au cdH, … ont pris avantage de leur statut pour leur intérêt personnel. Tous pourris ? Bien sûr que non, et cela doit être éprouvant pour ceux qui se consacrent entièrement à l’exercice de leur mandat sans rechercher ni cumuls ni prébendes (1). Le lien entre partis et citoyens est rompu et à Bruxelles – avec des partis inféodés à l’échelon communautaire – il ne sera pas simple de regagner la confiance du citoyen.

Les partis traditionnels ont-ils bien compris qu’un ravalement de façade ne suffira pas ? Qu’il va falloir rompre avec les (mauvaises) habitudes prises entre professionnels de la politique, va falloir oser tourner la page. C’est une occasion inédite de créer des partis et des listes bilingues à Bruxelles. D’affirmer des valeurs et de les concrétiser. De donner sa chance à une nouvelle génération. De mettre fin aux cumuls. D’en finir avec le clientélisme. De réduire le nombre de mandataires. De doter la Région d’une autorité et de pouvoirs cohérents. De recentrer les communes sur ce qui relève de la proximité.

Un tsunami ? Oui.
Mais sans cela, c’est un autre tsunami qui éclatera: celui du poujadisme, du « dégagisme », de l’abstentionnisme … avec les tenants non élus de la finance en embuscade.

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(1) tout revenu découlant d’une charge ou fonction déjà rémunérée de façon forfaitaire.

4 réflexions sur « Le goût perdu de la démocratie ? »

  1. Pierre Motyl

    C’est fondamentalement la particratie qui est obsolète: en cela le problème de l’aliénation des citoyens est structurel. Tenter d’y porter remède nécessiterait une dé-professionnalisation de la politique et la suppression de la caste que forment les élus et autres cabinettards, même lorsqu’ils sont idéalistes et n’abusent pas de leurs positions. La solution la plus simple et la plus radicale est celle de David van Reybrouck: remplacer les élections par le tirage au sort qui, correctement organisé, produira des assemblées bien plus représentatives et sans discipline de parti.
    Une alternative faible serait l’émergence d’un MBP (Macron BruXselois Polyglotte): et si nous lancions un appel à candidatures ?

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    1. Fred Lessire

      Bien d’accord avec Pierre (que je salue au passage) et Monsieur van Reybrouck. Sauver la politique par une solution identique n’aboutira qu’au même résultat.

      Pour un Macron bruxellois j’ai plus de mal… Je n’y vois qu’un produit marketing…

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  2. WYNEN

    Dans le « Privé », tous ces gens iraient en prison pour vol qualifié. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? Pas assez de prisons ou copinages aux frais du contribuable ?

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