Pourquoi partir en Syrie ?

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Koert Debeuf * ne pense pas que la radicalisation des musulmans sunnite est due à une certaine politique de laïcité à la française comme le pense une étude américaine. Un ami d’Abaaoud – un des leaders belges des attentats de Paris – dit cependant : « Nous nous révoltons contre cet Etat et cette société qui ne nous a jamais admis comme Belges. Je ne me sens ni Belge, ni Marocain. Je me vois avant tout comme un musulman ».

Dans un article pour Le Vif, Debeuf voit trois motifs pour partir combattre en Syrie:

  1. dès l’éclosion de l’offensive de l’armée syrienne, des jeunes partent pour ne pas rester sans rien faire face aux atrocités commises par le régime d’Assad
  2. ensuite des jeunes partent en quête d’aventure, d’amitié et d’adrénaline
  3. d’autres partent pour fuir une vie qui n’est que gâchis et démêlées avec la justice, Daesh leur promettant une identité claire, de l’argent des femmes et la gloire

Si l’on estime que le nombre de djihadistes par 100.000 musulmans est l’indication d’un certain mécontentement, alors la Belgique est en tête avec ses 470 combattants (voir tableau). Le malaise parmi la communauté musulmane dans les pays scandinaves, la Finlande et l’Autriche est aussi très inquiétant.

* Spécialiste du Moyen-Orient, Koert Debeuf habite au Caire, d’où il étudie les révolutions arabes pour la fraction libérale européenne.

1 réflexion sur « Pourquoi partir en Syrie ? »

  1. LM

    Ni des études ni des commentaires de djihadistes ne sont nécessaires pour savoir cela. Il suffit d’observer nos cités, Bruxelles par exemple. Les jeunes en sections professionnelles, au chômage, en prison etc… sont principalement d’origine immigrée. Ils se sentent discriminés ( faciès, noms, etc… ) Ils ne sont pas considérés comme de ”vrais” belges alors qu’ils sont nés ici et ont la nationalité belge. Dans le pays de Ieurs ancêtres, ils sont considérés comme des étrangers car ils viennent d’Europe. Ils ne se sentent bien nulle part. Ils sont comme perdus. Même s’ils font l’université, à qualification égale on leur préfèrera un blanc pour un emploi, un appartement etc… Nous n’allons pas dans leurs quartiers. Nous ne leur parlons pas. Nous ne les côtoyons pas. Nous ne les connaissons pas. Les européens donnent l’impression de ne pas réaliser ce qui se passe, ni de l’ampleur du problème. C’est inquiétant! Une génération perdue? L’humanité en danger? Et, pendant ce temps-là, les politiciens belges tergiversent autour d’une commission parlement aire!

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