Radicalisation: une réponse de Jan Goossens

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Dans un entretien de Guy Duplat dans La Libre, Jan Goossens du KVS s’enflamme autour d’une vision et d’un projet mobilisateur:   » Un théâtre répond toujours : ‘the show must go on’. On n’arrête pas. Ici, pour la première fois en 15 ans non exempts de difficultés, on a dû fermer le KVS alors que les salles étaient pleines pour de grands spectacles (« Coup fatal », « Mission ») et que les artistes étaient prêts. Ce fut une terrible défaite. La notion de fermeture, celle d’un monde qui se rétrécit autour de nous, devenait brusquement très concrète.

Pourquoi le niveau d’alerte 4 chez nous et pas à Vilvorde ? Qu’est-ce qui a ramené au niveau 3 ? Pas de réponses. Et on doit accepter la volonté d’une partie de l’establishment de mettre plus de policiers et soldats dans les rues, qui, peu à peu, se sont installés dans le paysage de la ville. Je ne vois pas comment ils peuvent vraiment conjurer le risque, mais ils me donnent par contre un sentiment d’angoisse presque plus grand que le danger lui-même. « 

Quelques chantiers sur lesquels Bruxelles devrait avancer sans attendre la 7è réforme:
 « L’enseignement, totalement inadapté à la société bruxelloise d’aujourd’hui. Il n’existe toujours pas d’enseignement multilingue. Sortir de l’école parfaitement trilingue n’est pas un luxe mais une nécessité. Pourquoi ne pas s’unir à Bruxelles pour créer ces écoles ? Comment combattre le chômage si on continue à former des gens qui n’auront pas de chances sur le marché du travail ? En culture aussi, il y a des défis énormes. Quelle est la vision culturelle de Bruxelles pour les dix ans à venir ? Je me demande toujours quel est le projet pour cette région d’ici 2025. Les jeunes aussi se posent ces questions. Plutôt que de parler tant de radicalisation et de promouvoir des mesures anecdotiques pour la combattre, il leur faut de très bonnes écoles, un enseignement exemplaire et un projet enthousiasmant pour la région. Ceux qui se font avoir par les radicaux sont ceux qui n’ont pas de projets de vie. Les opérateurs culturels pourraient se lier à ce grand plan pour Bruxelles, tout en conservant leur autonomie pour que nous gardions nos propres rêves pour l’avenir. »

4 réflexions sur « Radicalisation: une réponse de Jan Goossens »

  1. THEO LINDER

    Il me semble un peu hasardeux d’affirmer que « Ceux qui se font avoir par les radicaux sont ceux qui n’ont pas de projets de vie. »

    Est-ce parce qu’on ne comprend pas quelque chose que cette chose n’existe pas ?

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  2. LM

    Merci à vous, Monsieur Vandenbergh, de nous avoir fait part du ressenti de Jan Goossens. Merci aussi à Monsieur Jan Goossens de pointer le vrai “problème” à Bruxelles.

    En effet, le problème n’est pas là où l’on croit. Il est dans l’éducation des enfants bruxellois. Oui, mais la bonne éducation, celle multilingue et aussi celle de la réflexion plutôt que de la mémorisation. Comment faire? Ceux qui nous dirigent n’arrivent pas à créer un enseignement propre à la région de Bruxelles-Capitale !

    De plus, les jeunes bruxellois, d’origine immigrée, se sentent rejetés par leur nom, leur physique et leur religion. Comment peuvent-ils vivre heureux dans une ville, une région, un pays, qui, au lieu de les guider, les stigmatisent? Je les ai côtoyés ces jeunes, ils me le disaient. C’est pourquoi je comprends leur mal-être.

    Enfin, le fameux niveau 4 à Bruxelles, bien peu de bruxellois l’ont compris, bien peu l’ont accepté car il n’a jamais été justifié. Il a juste été exécuté sur ordre de hauts gradés militaires et policiers. Oui, oui, des hauts gradés militaires et policiers de l’OCAM. Les soldats, on nous les impose. Ces mesures, qui perdurent, sont celles de pays en guerre civile. Elles ne collent pas avec le projet “Europe”. Je suis triste pour la ville et la région où je vis. Je suis triste pour l’Europe. Je suis triste pour l’humanité. Merci de m’avoir permis de m’exprimer. Bien à vous, LM

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  3. DE LOVINFOSSE Edouard

    Jan Goossens parle d’un enseignement totalement inadapté à la société bruxelloise d’aujourd’hui. Il n’y a pas que cela. On peut citer l’offre en matière de logement social, ce sont près de 38.000 personnes qui sont actuellement inscrites pour en obtenir un. Si cette offre n’augmente pas rapidement, certaines de ces personnes devront attendre jusqu’à 10 ans pour obtenir un logement adapté à leur situation familiale. Au plus grand est le logement, au plus longue est l’attente. Ce sont donc les enfants des familles nombreuses qui risquent d’en souffrir le plus.

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