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Pour s’implanter, les religions ont toujours du tenir compte des usages et des valeurs des populations qu’elles entendaient convertir. Ainsi, en Indonésie, une femme a pu être élue présidente d’un pays qui compte plus de 200 millions de musulmans et elle ne portait un foulard que pour se rendre à la mosquée. Le peuple Minangkabau de l’île de Sumatra s’est converti à l’Islam qui a du y accepter le maintien d’une société matriarcale. Dans les pays arabes l’islam s’est teinté des traditions patriarcales de la société qu’ils ont souvent exportées en même temps que la religion.
En Belgique nous avons une église catholique de Belgique et une église protestante de Belgique dont les représentants sont issus du pays et adaptent leur enseignement aux lois et coutumes du peuple belge. Y a-t-il des raisons qu’il en soit autrement pour les musulmans de Belgique ?
La Libre reprend les propos du ministre Madrane ” Le péché originel, en Belgique, a été de confier les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique”. L’ingérence de nations étrangères et la présence de leurs prédicateurs sur notre territoire ne sont-ils pas un obstacle à l’émergence d’un islam de Belgique, porté par des citoyens résidant en Belgique et partageant les lois et les valeurs du lieu de résidence qu’ils ont choisi ainsi que le principe de séparation de l’Etat et des religions inscrit dans sa Constitution ?
N’est-ce pas à ce prix que les musulmans de Belgique peuvent vivre en paix et espérer trouver un place parmi les autres religions reconnues par l’Etat et au sein de la société civile ?