Jeunes Bruxellois discriminés ?

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C’est la question que l’on ne peut s’empêcher de se poser lorsque l’on découvre dans Brusselnieuws que Decathlon n’a retenu que 12 Bruxellois sur les 120 employés qu’elle vient d’engager pour le nouveau site qu’elle va ouvrir à Bruxelles ( Evere/Haren).

Les exigences de la société étaient élevées au niveau d’un parfait bilinguisme et là les écoles bruxelloises se sont – une fois de plus – montrées incapables de former des jeunes bilingues de qualité. Mais il y avait aussi une exigence au niveau de la pratique active de divers sports. En foot et en fitness, les jeunes Bruxellois étaient à la hauteur, mais fort peu ont une pratique du ski et encore moins du golf. Là, ce qui est pointé c’est l’origine sociale de la majorité des jeunes bruxellois. Elle a été un obstacle manifeste à leur engagement.

Par contre, chez Marks & Spencer, qui a ouvert à la Toison d’Or, 112 des 140 candidats bruxellois présentés par Actiris ont été engagés.

4 réflexions sur « Jeunes Bruxellois discriminés ? »

  1. Eunoia

    Ce dimanche, les clients semblaient être à 90% de minorités visibles. Marocains, Turcs, etc. Avec et quelquefois sans voile. Je n’ai pas entendu parler flamand dans les rayons, à part mes enfants.
    Le bilinguisme imposé au personnel est donc bien un subterfuge.

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  2. Matthieu

    A mon avis quand on ouvre un grand magasin de sport a moins de 500m du futur site de l’OTAN il est important d’avoir des bilingues francais anglais, et idealement trilingues fr+an+nl, quand on peut en trouver.
    En dehors de l’origine sociale, il reste vrai que l’enseignement des langues a Bruxelles est un veritable gachis. Dans une ville ou les habitants parlent tant de langues, continuer a enseigner les langues comme au siecle dernier, base sur des listes de vocabulaires et phrases toutes faites reflete juste une imcompetence absolue des communautes, pour ne pas parler de sabotage base sur une vision politique separatiste de facto, tant du cote francophone que neerlandophone.
    L’enseignement a Bruxelles devrait juste etre bilingue, voire trilingue par defaut. Les enfants exposes jeunes aux langues etrangeres apprennent vite quand c’est bien fait. Ne pas parler 2 ou 3 langues aujourd’hui est un obstacle a l’emploi. Le milieu social permet eventuellement de compenser en payant des cours ou des activites a ses enfants (pour ceux qui n’ont pas acces, ou les moyens de payer des ecoles internationales). Et la encore on retrouve de la discrination sociale que l’ecole devrait contribuer a gommer, si nous avions des politiques avec une vision.

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  3. Eunoia

    J’ai peur que cette plaie ne puisse plus se refermer.
    Le taux de population maghrébine est si élevé et l’éducation francophone bruxelloise n’étant pas au meilleur niveau, la réussite scolaire francophone est inatteignable pour beaucoup. Le réseau flamand a moins ce problème car les élèves sont d’autres catégories. Là-bas, bien que les Belges soient en minorité, les extra européens ne représentent que (à la louche) 10% des élèves et, surtout, tous les élèves sont censés parler NL à la maison.
    Pour être bilingue FR/NL, il faut parler FR et NL. Avec qui ces jeunes vont-ils parler NL dans leur ghetto ? Impossible. Il faut déjà qu’ils fassent un effort pour que l’on comprenne leur français !
    D’où viendront les clients de ce magasin situé à Evere ? Sans doute au 2/3 de Bruxelles et d’1/3 de Flandre. Ce tiers là parle sans doute suffisamment français pour demander où se trouve le rayon équitation ;-).
    Si Decathlon avait vraiment voulu embaucher des Bruxellois, il aurait laissé tomber cette exigence supplémentaire de bilinguisme. J’ai bien peur que Decathlon ne se cache derrière le bilinguisme que pour refouler facilement les candidatures trop ethniques.
    Il faudrait d’ailleurs voir si les 120 personnes retenues à Evere sont réellement toutes bilingues et si c’est bien le cas également à Anderlecht.
    L’exigence sur le sport est une autre stupidité. Combien faut-il franchement de temps pour devenir un expert théorique du ski ou même du golf ? 2, 3 semaines ? Ce n’est tout de même pas insurmontable de former un Bruxellois (bilingue) à vendre des articles d’un sport qu’il n’a vu qu’à la télé ! On peut très bien vendre des lunettes sans être presbyte. On peut vendre des tutus sans être rat de l’opéra !
    Mvg,

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  4. Antonio Ponte

    Bonjour Yvan,
    Merci encore une fois pour l’excellence de vos informations.
    A propos de cet article concernant la discrimination des jeunes Bruxellois à l’embauche, j’aimerais revenir sur l’enseignement du néerlandais à Bruxelles.
    Issus en très grande partie de l’immigration, ces jeunes ne sont pas dans des conditions propices pour apprendre le néerlandais (et parfois difficilement le français lorsqu’ils fréquentent des écoles où ils se retrouvent dans des groupes où une ou deux origines dominent quantitativement). A 24 dans une classe, ce n’est pas facile de progresser vu le peu d’occasions qu’il y a de parler dans un groupe aussi nombreux. Pas question pour leurs parents de payer de coûteux séjours en familles d’accueil néerlandophones pour des stages de langues. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’ils seraient les bienvenus chez beaucoup de ces hôtes…
    Et ceci m’amène directement à la fin de votre article où vous pointez la méconnaissance de sports tels que le ski ou le golf, pour en profiter pour évacuer des personnes ethniquement indésirables dans certaines entreprises sans que ces dernières ne puissent être taxées d’avoir une politique d’exclusion raciale et sociétale, car les deux sont indissociables.
    Une fois de plus vous avez mis le doigt là où cela fait mal !

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