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– Anheuser-Busch InBev, domicilié au 1 Grand-Place, engrange plus de 6 milliards de bénéfices mais ne paie pas un franc d’impôt.
– Le groupe Bruxelles Lambert dépasse les 3 milliard de bénéfices et ne paie rien non plus.
– Dexia Investment Company fait 264.295.000 euros de bénéfices mais ne contribue pas.
– et Solvay, qui en fait même un peu plus, non plus.
– Quant à Louis Vuitton, qui s’est installé à Uccle pour échapper au fisc français, il ne paie presque rien à l’Etat belge, malgré les énormes bénéfices de l’industrie du luxe.
Tout cela en toute légalité. Intérêts notionnels, exonération des plus-values et dividendes remontant des filiales sont les principaux mécanismes de déduction qui leur permettent d’échapper au 33,99% de taux fixe d’impôt des sociétés. Et ils ne sont pas les seuls.
C’est écoeurant et immoral. Aucun argument rationnel ne peut excuser ce traitement de faveur réservé par le fédéral à des entreprises, notamment établies à Bruxelles, dont la population ne cesse de s’appauvrir et dont le rond point Schuman ne pourra être humanisé parce qu’il n’y a pas d’argent pour creuser le tunnel Cortenberg …
Evidemment, ces sociétés créent de l’emploi ! Tout est dit. Mais un certain nombre d’entre elles doivent cependant leurs plantureux bénéfices aux « restructurations » et licenciements qui diminuent leurs charges salariales, suite aux gains de productivité liés à l’informatique et à l’automatisation des tâches.
En attendant que le fédéral revoie sa copie, les sociétés qui bénéficient de ce régime de faveur inespéré ne pourraient-elles se montrer généreuses envers la ville qui les accueille et met ses infrastructures à leur disposition ? Un peu plus de reconnaissance et d’élégance que diable !
Rectification: ce ne sont pas les entreprises qui créent de l’emploi: ce sont leurs carnets de commandes. Ces carnets de commandes sont alimentés (ou pas) par les commandes des GENS, qui eux-mêmes travaillent en entreprises ou dans le public, et donc s’appauvrissent depuis que l’économie s’est contractée. Et quand on aura un salaire mondial calqué sur les plus faibles (les Indonésiens, les Chinois?…) car “il faut être raisonnable”, ces carnets de commandes continueront à se vider. La boucle sera bouclée.
Et oui, je veux bien aussi la source du tableau!
Quant à ces fleurons industriels et commerciaux qui ne payent pas d’impôts, il y a encore une autre manière de le dire: soit on voit quelqu’un comme Mittal comme un pourvoyeur d’emploi à des milliers de personnes (qui doivent donc être raisonnables et dire merci), soit on voit à l’inverse ces milliers de personnes comme travaillant quotidiennement pour assurer à Mittal le train et les rentrées dont il a besoin pour auto-entretenir la galaxie de sa fortune, car il ne pourrait pas le faire tout seul (et il devrait à son tour dire merci). C’est évidemment le premier tableau qui l’emporte, pas pour une question de vérité ou de morale, mais pour une raison de rapport de forces. Mittal peut virer des milliers de gens en un click (en caricaturant à peine) et en ré-engager d’autres à l’autre bout de la planète à moindre coût. Les travailleurs ne peuvent en faire autant avec Mittal, et ne peuvent même pas décider d’une grève trans-frontières. Mittal est le plus fort, pas le plus moral, contrairement à l’image romantique du capitaine d’industries “créateur d’emplois”. C’est vae victis, rien de plus rien de moins.
Cher Ivan,
Ecoeurant, effectivement, et cela devrait probablement être le premier cheval de bataille d’un retour à un réel fonctionnement démocratique: l’équité.
Une question cependant, pourriez-vous citer vos sources à propos de ce tableau? (Afin de pouvoir l’utiliser en toute objectivité)
Merci
CL